Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Mais si, la norme doit bien dire que c'est correct !
Non.
Boh ? Mais Maître !

Ce soir-là, Simon et Grug étaient de retour d'une quête. Ils avaient dû mettre fin à la menace de brigands elfes noirs qui commençaient à terroriser les communautés alentours et les vagabonds. Pour leur avoir rendu service, les habitants d'un village, quoique méfiants, avaient accepté de les laisser installer un feu de camp à l'entrée, devant la palissade.

"Au jour d'aujourd'hui" ! Que ce soit des gens de lettres ou des gens de rien, j'entends plein de monde le dire dans leurs conversations ! Où que ce soit !
Des gens de rien peuvent être des gens de lettres.
Ah...
Et "au jour d'aujourd'hui" est un pléonasme d'un pléonasme.
Ah ?!
Je t'explique. "Hui" signifiait autrefois "aujourd'hui". Donc "aujourd'hui", étymologiquement, signifie "au jour d'aujourd'hui". Donc "au jour d'aujourd'hui"...
Mais pourquoi ils disent pas juste "hui", alors ?? Oh la la. Hé, vous savez faire tourner la tête des gens sans magie, Maître...
Les mots sont une source intarissable de magie. Ne l'oublie pas.
Hm. Intéressant... Donc en quelque sorte, tout le monde est mage ? Sauf les muets.
Si tu veux.
Intéressant ! Et les monstres sans langage.
Quelqu'un approche.
Et les quelqu'un approche. ... Attendez, quoi ?

Grug posa la main doucement sur sa hache. Simon se retourna, ses yeux encore cachés par sa capuche.
Une jeune femme venait dans leur direction.

Je sens mes épaules retomber de déception à sa réponse. Han ! Il résiste à mon charme ! Il a une défense magique indéniable - je rigole intérieurement puis je m'écarte pour m'asseoir proprement. "L'avenir ne m'interesse pas de toute façon." Le présent, oui.
A sa question, je sens un sourire s'étirer  "J'ai eu la frousse de ma vie !" Je croise les jambes alors que je me remémore le souvenir gravé dans ma mémoire. "Le vent qui fouette à en faire mal, les cheveux dans la bouche, le corps qui glisse vers l'arrière... La chute dans le vide, la mort... puis, hop, non, la vie ! Et le sentiment d'avoir conquis le monde."

Le sorcier acquiesça d'un hochement de tête.
Cela remet les choses en perspective, n'est-ce pas ? Notre place dans ce monde. Beaucoup nous envieraient cette expérience draconique.
Puis il regarda le feu qui s'affaiblissait. Il tendit la main, la paume vers le sol, puis, d'un geste vif de retournement de la main et d'un repliement des doigts - sauf de l'index et du majeur, tournés vers le haut -, le feu reprit de sa vigueur.
Puis il baissa la main.
Peu importe qui l'on est. Chaque instant infinitésimal de plaisir, de découverte, est une victoire sur le possible néant de l'inexistence, dit-il toujours de marbre.

Me revoilà ! dit Grug au loin.

J'hausse un sourcil à ces mots : "nous" ? Ca veut dire qu'il a déjà volé à dos de dragon aussi ? J'ouvre la bouche pour lui demander, quand la voix de Grug me stoppe dans ma lancée. "Gruuuug ! Mon orc préféré !" De ce soir. Je l'accueille tout de même avec les mains relevées et un grand sourire. "Ton maître parlait justement du néant de l'inexistence et comment il pouvait être rempli avec de la bonne bouffe !"

Ton orc préféré ? Alors qu'on se connaît à peine ? Bwahaha ! Allez, avoue que tu m'aimes bien pour ce que j'amène, dit-il en souriant à grandes dents tout en soulevant fièrement trois grosses cuisses de viande.
Beau travail, Grug.
Merci, Maître ! Le boucher du coin, il a eu une vie sacrément rude. On s'est vite entendus, on a tous les deux déjà combattu ces fumiers de trolls.
Il distribua les cuisses avant de s'assoir.
Layla et moi avons fait plus ample connaissance.
Ah oui, j'ai cru entendre un rire cristallin au loin.
Et elle vient de me dire qu'elle a volé à dos de dragon.
Sérieux ? "Bienvenue dans la guilde", comme qui dirait !

Je le remercie en prenant la cuisse avec un grand sourire. Je suis déjà à croquer dedans alors qu'ils échangent entre eux. Sérieux ?! C'est plus commun qu'il n'y paraît, monter un dragon ? J'avale et reprends. "Et ton maître a dit que tu lui manquais durant ton absence." Je me rappelle de préciser avec un sourire. "Enfin, il ne l'a pas dit mot par mot...mais c'est ce qui était impliqué." Je fais avec un grand sourire fripouille avant de reprendre une bouchée.

Pour être exact, je lui ai fait la plaisanterie que tu m'as faite l'autre jour. En haut de la montagne.
Ah oui ! Qui ne l'aime pas, celle-là. Que dire, je suis le meilleur blagueur de Heavensaw ! Et ceux qui sont pas d'accord, qu'ils viennent me le dire en face.
Le sorcier et son garde du corps plantaient leurs dents dans la viande nourrissante. Simon se tourna vers Layla :
Une fois votre repas terminé, vous nous devez une chanson.
Oh ouais !! Une chanson !! Il y a pas assez de musique chez les orcs. Ouais.

Je les regarde avec un sourire large (et les joues remplies), continuant de déguster la cuisse. "Hmhmm." Je confirme avec un hochement de tête.
Une fois le repas terminé, je prends une goulée d'eau de ma gourde (et en profite pour me rincer les mains aussi) avant de glisser mon instrument vers l'avant, je me mets en position en pliant une jambe. "Alors, alors... pour le vaillant et dévoué Grug, ainsi que son maître : le mystérieux et sage Hétoi." Je joue quelques accords pour l'intro en souriant à ma bêtise. J'appelle aussi les fées pour compléter l'orchestre en frôlant mon piercing. Les trois fées sont invisibles à l'oeil non-mage.

HRP:

Le duo, chacun d'un côté du feu, accordait toute son attention à la prestation de Layla. Sa voix cristalline apportait à l'atmosphère autant de féérisme que l'orchestre magique qui l'accompagnait ainsi que son récit des épopées d'un guerrier draconique. Tous ces éléments, l'illumination fournie par les étoiles dans le firmament, la chaleur du feu de camp, et le sentiment d'isolation à l'extérieur du village, pouvaient donner le sentiment d'avoir atteint l'au-delà.
À la moitié de la chanson, quelques villageois et villageoises, adultes et enfants, s'étaient rapprochés pour profiter de ce concert discret mais enchanteur.

À la fin de la chanson, je remarque la petite foule qui s'est agglutinée à l'extérieur du portail, alors je leur souris, puis me lève pour une révérence exagérée à leurs applaudissements. C'est quand un enfant se fait tirer l'oreille par une maman pas contente que les gens commencent à s'éloigner. Et heureusement, car les fées ont choisi ce moment pour aspirer leur taxe : ma magie, ce qui illumine les runes elfiques de ma peau en un orange... rappelant la lave d'un volcan endormi.

Elles disparaissent ensuite, et les rune s'éteignent. Je regarde ensuite vers l'orc et son compagnon avec un grand sourire "ça en valait le poulet, j'espère ?"

Les mains puissantes de Grug applaudirent presque aussi fort que le groupe de villageois. Simon, lui, applaudit en hochant la tête en signe d'approbation.
Ah, la la... Les humains s'y connaissent en musique. Vous pensez à la même chose, Maître ?
Oui. Ils auraient apprécié tous les deux.
Tu sais quoi, ma belle ? Ça vaut plus : ça vaut bien de la bière ! Je vais t'en chercher.
Sans attendre, il se leva et refranchit l'enceinte du village.

Simon ferma les yeux.
À jamais je me rappellerai la musique et la voix de Layla la barde.
Il sembla pensif quelques secondes.
Ah, au fait.

Ses yeux vairons fixèrent de nouveau ceux de la jeune femme.

Simon.

Techniquement, je ne suis que demie-humaine, mais je prends le demi compliment quand-même.
Grug s'éloigne, je suis bien contente de ne pas avoir perdu mon habilité à donner soif (et donc à remplir les bourses des taverniers). Contente qu'on ne lit pas dans mes pensées aussi. Du moins, j'espère qu'on ne lit pas mes blagues à perches trop penchées... Rolala, qu'est-ce qu'on m'a mis dans ce poulet. Je tourne les yeux vers le sorcier mystérieux, puis... Huh ? Ciment ? Mais je saisi en accrochant son regard. "Oh ! ça a l'air important. On peut t'invoquer avec ce nom ?" Je demande avec un sourire mutin, faisant allusion aux démons.

Qui vous dit que les sorciers donnent leur vrai nom à une inconnue ?

Simon resta immobile.

Et à présent, je peux vous raconter ce qu'il est advenu de la dernière impolie qui m'a tutoyé sans ma permission.



Le feu semblait crépiter à une fréquence toujours plus élevée.

La flamme, se faire de plus en plus haute.

La brise nocturne, gagner en froideur.



Simon finit par ouvrir la bouche.



Absolument rien, dit-il, en traçant de nouveau une rune au sol. Tutoyons-nous.

Après ce qui avait été clairement une plaisanterie, Simon porta son attention sur les symboles sur la peau de Layla.

Ta magie est pour le moins intéressante.

Je l'ai fixé avec les sourcils haussés, mais j'ai bien fini par lâcher un rire nerveux à sa punch-line. C'est qu'on sait jamais à quoi s'attendre avec les sorciers !
Lorsqu'il fait référence à mes tatoos, j'hausse les épaules vaguement. "T'as une bonne vision, Simon." Pas besoin de préciser que je ne peux absolument pas la contrôler, ce n'est jamais bon de jeter tous ses cartes au feu.
Je tourne d'ailleurs mes yeux vers les braises. "Mais y a pas que ma magie qui l'est !"

Une bonne vision. Beaucoup me le disent. Je crois savoir pourquoi.

Lorsque Layla contempla le feu de camp et lui retourna le compliment sur sa magie, ce dernier tendit lentement les doigts vers les flammes pour les intensifier légèrement et brièvement.

Ce n'est qu'un sort courant... Amplifier les éléments. Ou les manipuler. Le tout est de ressentir pleinement la présence réelle de l'eau ou du feu, tout en ayant conscience de la présence de la magie en soi. Et la pensée, l'intention, fait le reste. Aussi facile que d'agiter un bâton ou une épée.

Reportant son regard sur les tatouages :

Je suis curieux de savoir d'où toi, tu tiens ta magie.

Je décide de ne pas préciser qu'en fait je faisais référence à mes autres talents interessants, ahum. J'ai vu trop de types de magie pour être impressionnée par les braises d'un feu de camp après tout. Même si je me doute qu'il en a plus dans le sac. Et puis même si ce qu'il sort après ne fait pas trop sens pour moi, ou pour ceux qui n'ont pas le don - quel frimeur ! (l'hôpital aime se charier de la charité).
"Oh tu sais, je me demande la même chose." Je réponds avec un grand sourire. "Probablement de la même source que toi tu tiens ta magie, non ? Ou... est-ce qu'on peut devenir mage sans être né mage ?"

Simon resta silencieux quelques instants, sûrement pensif par rapport au fait que Layla non plus ne connaissait pas la source de sa magie. Après que la jeune femme eut poursuivi, il répondit :

On le peut. Certains, et je dis bien certains, peuvent se connecter à la magie de cette terre en ingérant diverses substances et en étant assujetti à divers sorts. Un processus guère enviable. À part cela, quasiment tout mage a une prédisposition.

Il leva le menton brièvement en signe de demande.

Dis-moi, quels sorts peux-tu lancer ?

Et voilà... mon moment de gloire où je pouvais prétendre être mage touche à sa fin :( Enfin, je peux toujours prétendre que je peux invoquer les fées (mais probablement qu'il se rendra compte de la supercherie), et ce n'est pas très drôle... Ce qui est drôle, par contre...
"Un sort... je vais te montrer..."
Je fais mine de prendre ma respiration paisiblement, puis je le fixe dans les yeux. Je prends ensuite une position (que je pense) mignonne en posant mon menton sur mes deux mains en coupe, avec un grand sourire et un clin d'oeil. "...ça y est ? Tu es ensorcelé ?"

L'expression de Simon, qui n'avait toujours pas changé d'un iota, était étonnamment plus difficile à déchiffrer à ce moment-là.
Ses yeux blasés reflétaient-ils un simple manque d'émotion face au tour de Layla ? Ou bien recelaient-ils un agacement de ceux qui vous font dire "tu sors" à un ami ayant produit un mauvais jeu de mots ?

Grug, de retour de l'intérieur du village, étouffait de rire, posant ses deux pintes de bière.
D'une voix aiguë :
"Au nom de la lune, je vais te punir !"

Il se tapa le genou, puis, se reprenant, passa un verre à la jeune femme.

Vous draguez le Maître en le tutoyant ? Ça a dû déjà y aller fort sur la binouze !

Je ricane en prenant la pinte avec un sourire plein de gratitude. "Au nom de la lune ? Rigole pas, je prends ce genre de promesse au sérieux ! "Tout barde qui se respecte doit au moins le quart de ses vers à cet astre, nan?

Après quelques gorgées, je sens mon sourire devenir encore plus élastique - oui, déjà. "Mais pas de jaloux ce soir. Je te tutoie aussi Grug ! Oui ?"

Trois fois oui ! Hé, vous en voulez, Maître ? Montrez-lui à quel point vous savez rester sobre !
Je ne ferai plus de concours avec toi. Je ne tiens pas à amuser la galerie avec ta descente progressive dans l'ébriété.
Vous pouvez au moins lui faire un joli tour, non ?
Un joli tour ?
Oui ! La demoiselle a l'air bon public, profitons-en tant qu'on est là ! On lui doit bien ça, avec ce qu'elle nous a offert comme spectacle, hein Layla ?
Simon ferma les yeux en soupirant.
Très bien, dit-il, résigné.

Il parut tout à coup concentré sur le feu. Dont ne tarda pas à émerger une petite flamme en forme de vouivre, qui prit son envol.

"Ooh, un dragon ! " Enfin... un dragon à deux pattes-arrières ? Peut-être que ça demande trop de concentration pour sculpter les pattes-avant en flammes.
Je suis sûre que j'ai les yeux qui brillent, tandis qu'ils suivent la mini-créature. J'imaginer mes fées chevaucher le mini-dragon, c'est hyper badass (tant que ça brûle pas leurs culottes?). Je prends une autre gorgée sans perdre en sourire. "Tu maîtrises le feu, mais... est-ce que tu maîtrises les ombres ?"

C'est dit d'un air qui se veut lugubre, mais qui est vite cassé lorsque je crée l'illusion d'un papillon avec mes mains, en jeu d'ombres.

Quoi ? Moi j'trouve que c'est réussi ! Hips.

Simon regarda fixement Layla, avant que la vouivre ne disparaisse et que le sorcier lève la main pour former un V avec son index et son majeur, donnant à sa propre ombre des oreilles de lapin.

Aussi.

Il y avait des formes de magie qui ne requéraient pas une once de mana.
Après tout, la magie ne résidait pas seulement dans les phénomènes à priori banals et expliqués à l'école.

J'éclate de rire aux oreilles d'âne, ou de lapin - je ne sais jamais. Le plus drôle c'est son poker-face quand il le fait. Je réussis à contrôler mon fou rire avec un peu de mal. Ok, assez d'alcool pour moi ce soir.

"Impressionant... !" Fis-je en hochant la tête d'un air solennel, avant de porter le verre à mes lèvres pour une autre gorgée.
"Certes, seule une personne qui n'a pas peur de son ombre peut la contrôler aussi bien!"

Et ainsi se poursuivit la soirée. Tous les villageois étaient finalement couchés, exception faite des deux gardes postés en hauteur, ainsi que le boucher, qui s'approchait du trio alors que Grug était en train de bâiller.
Ah tiens ! Le banquet était bon ?
Du feu des dieux, répondit l'humain. Tu sais quoi, l'orc ? Pour toi et ton maître, et la belle demoiselle ici présente, je vous ai trouvé des chambres à l'auberge. Le propriétaire était méfiant, surtout de toi, mais c'est mon ami, et je suis quelqu'un de persuasif.
Grug était stupéfait. On va dormir dans une auberge hors de Samigoloumaroum ?
Simon ferma les yeux. Nous vous en savons gré.

"Oh ? C'est gentil!" Le remerciai-je avec un grand sourire qu'il ne put s'empêcher de retourner. J'avais déjà payé ma nuit dans l'auberge, mais le temps a filé en si bonne compagnie ! C'est le second miracle de la soirée ? Le premier étant que j'ai réussi à contrôler ma consommation d'alcool... plus ou moins. "Foi en l'humanité restaurée." Dit la petite barde d'un petit air solennel en se relevant pour rejoindre l'auberge avec la petite troupe.