Nano. RolePlay

Rappel du premier message :

L'orphelinat est un coin paisible, un petit bout d'Eden pour des enfants qui ont parfois connu l'Enfer. La bonne sœur Ruf en sait quelque chose et s'emploie chaque jour à pourvoir au bien-être de ces petits êtres encore jeunes et innocents. Rodya avait été abandonné tout juste nouveau-né et n'avait connu qu'ici mais Vanya et Tasha avaient souvent des réactions violentes que les autres ne comprenaient pas. La religieuse leur tendait un lapin du clapier mais Vanya refusait de tenir la petite boule de poils blancs.

"Nan ! J'veux pas ! On dirait un rat !
- Mais ce n'est pas un rat, c'est un lapin, un gentil lapin, comme toi, tentait Ruf.
- Il est moche !"

À ce moment-ci, un bruit attire la novice Darya et les autres enfants. Ils se précipitent au portail pour observer à travers les fentes et poussent des exclamations d'admiration. Vanya les rejoint, délaissant le petit lagomorphe. Ruf repose l'animal dans son clapier pour rejoindre le nouveau centre d'attention.

Tout se passait pour le mieux, Perle se contentait de rester placide devant l'enfant qui la caressait. "Tu veux bien laisser la place à un de tes amis Anya ?" invita la blonde en voyant les autres s'impatienter.

Ruf désigne un enfant travailleur et calme pour profiter à son tour de la jument. Anya rejoint la nonne, ravie.
"rappelez-vous bien, les enfants, que tous les animaux doivent être traités avec respect, comme l'a montré Anya."

Les orphelins jouèrent le jeu et défilèrent l'un après l'autre ; aucun incident ne survint. La jument restait debout sur ses jambes, la tête à niveau pour que les petits bipèdes puissent la toucher, en attendant que ça passe. Quand tous eurent leur tour, Ineska reprit le déchargement de ses fontes.

"Nous pouvons donner une carotte à votre jument pour la récompenser d'avoir attendu si vous voulez bien," glisse discrètement Ruf à Inessa pour ne pas exciter les enfants tandis qu'elle l'aide à disposer les sacs.

"C’est une idée ma sœur, je vous en remercie." Perle semblait déjà plus heureuse d'avoir moins de poids qui lui tirait sur le dos. "Il doit être proche de midi, permettez-moi de l'attacher plus à l'ombre avant cela ? " Il n'y avait pas moins de cinq sacs à terre à présent, Ineska tenant le sixième. "Ce sont des livres celui-là."

La cour intérieure de l'orphelinat a en effet de jolies et jeunes arbres pour procurer de l'ombre aux enfants pour les chaudes journées d'été. Darya demande aux enfants de préparer la table tandis qu'elle va réchauffer la soupe.
"Des livres, quelle bonne idée. Vous aviez dit que d'autres personnes avaient contribué aux dons, pouvez-vous me parler d'eux ?"

"Ils me viennent de Madame Smirnova dont les enfants sont grands à présent." Elle n'allait pas dire que ladite dame ne se voyait pas traîner avec des orphelins "crasseux et en loques" – vraiment à côté des réalités cette pauvre Madame Smirnova – mais un petit couplet sur la générosité du Seigneur et elle avait coopéré. Ineska n'en ressentait nulle honte, c'était pour la bonne cause.

"Vous pouvez transmettre nos remerciements les plus sincères à cette généreuse donatrice. Les remerciements valent également pour vous naturellement," dit Ruf, une main sur le cœur sans se douter des insultes faites à son entourage.
Pendant ce temps, les petits ont déjà fini et viennent envahir l'espace vital d'Ineska.
"On peut monter sur le dada ?
- Oui, s'il vous plaît, m'dame !
- Voyons, les enfants, un peu de tenue ! Et vous êtes trop petits pour cet animal."

"Je n'y manquerai pas." Et ça lui fera les pieds à ce fossile. Quand les petits revinrent, Perle releva la tête, comme devinant qu'elle serait encore leur centre d'attention. Leur demande prit cependant Inessa au dépourvu, elle ne s'attendait pas à être monitrice aujourd'hui. "Et bien... ceci n'est pas tout à fait vrai ma sœur ; j'ai appris à monter bien plus jeune qu'eux. Mon oncle possède un élevage de chevaux, j'y passais le plus clair de mon temps." Parce que soit disant une gamine empêchait son père de travailler dans le calme.... au moins sa mère avait pu souffler de lui aussi chez son frère.

"Oh oui ! On veut le faire ! Ma sœur !
- Ma sœur !
- Laissez-nous essayer.
- Mais enfin… Pas sur un cheval si haut quand même. Il vaut mieux essayer les poneys, non ? Et il ne faut pas abuser de notre invitée, elle a déjà fait tant de choses pour nous. Ne voulez-vous pas voir les livres qu'elle a apportés ?"
Là, c'est Ruf qui se sent dépassée.

Léger sourire de la belle. Allait-elle convertir de futurs cavaliers ? "Cela ne me dérange pas et vous aurez tout le temps après mon départ pour découvrir les livres." Elle eut une main compatissante sur l'épaule de la none angoissée et s'enquérait de détacher sa jument. "Les poney sont effectivement plus conseillés quand on apprend à monter à cheval, mais ça ne sera pas le cas présentement." Dit celle qui avait commencé directement sur les trotteurs Orlov....

Ines, 4 ans :

Ruf est en panique intérieure tandis que ses protégés réclament à corps et à cris de monter sur une hauteur instable de plus d'un mètre et demi. La nonne n'est pas peureuse mais elle voit tant de dangers et elle ne peut pas faire faire à ses enfants quelque chose qu'elle-même ne peut pas faire.
"Peuvent-ils monter avec moi ? Pour m'assurer qu'ils ne tombent pas ?"
Voilà, elle l'a dit.

C'était donc ça. Sœur Ruf semblait aussi à l'aise que sa tante à ce sujet. "Il vaudrait mieux dans ce cas que nous soyons chacune de chaque côté, cette selle n'est pas faite pour deux cavaliers." Ce qui était vrai même si on pouvait monter à deux sur Perle, elle l'avait prouvé. "Vous voulez peut-être essayer en premier pour vous donner une idée ?"

Ruf ne comprend évidemment pas de quoi parle madame Inessa mais elle a envie de lui faire confiance… malgré la peur qui gronde dans son ventre. Autre problème : la robe. Ce n'est pas le souci de convenance qui l'inquiète mais l'aspect pratique.
"Comment peut-on monter en robe ?"

"Il suffit de monter en amazone, beaucoup de femme le font. Il y a des selles adaptées pour permettre la posture" expliqua-t-elle ravie. "Les deux jambes restent sur le même côté mais je la trouve moins confortable pour les allures plus rapides. Voyez." Ineska mit le pied à un étrier et grimpa sur la selle. Sauf qu'au lieu d'enjamber totalement Perle, elle garda son autre jambe repliée au-dessus de la première, coincée par son genoux.

Encouragée par ses enfants, Ruf tente d'imiter la procédure d'Iness, lentement et avec moultes précaution. Elle retient son souffle, sensible à la moindre variation.

La cavalière, de nouveau à terre, tenait à présent sa jument par la bride en veillant à ce que la religieuse ne risque rien. Perle ne bougeait pas, presque ennuyée. "Vous vous en sortez très bien ma sœur" l'encouragea-t-elle, les enfants la félicitant aussi. "Si vous me le permettez, vous serez plus à l'aise ainsi." Délicatement, elle réajusta la position des jambes de la none et lui tendit les rênes. "Comment vous sentez-vous ?"

Ange de Dieu, toi mon gardien, à tout instant veille sur moi : la nuit, le jour, le soir et le matin, toute ma vie soit mon soutien. Garde-moi de tout mal et guide-moi vers la vie éternelle. Amen.
"Oui, dit-elle avec raideur. J'ai confiance."
Elle inspire et se sent tout de suite mieux. Elle se retient de fermer les yeux bien qu'elle en meurt d'envie pour laisser le Dieu Tout Puissant se charger de tout mais ce n'est pas à lui de faire tout le travail, c'est aussi à Ruf de s'en montrer digne.
"En avant, Perle."

La jument ne bouge pas mais prête une oreille attentive à la femme sur son dos. Elle concèda néanmoins à avancer quand sa légitime cavalière/amie/figure maternelle fit quelques pas en la guidant inutilement par la bride (elle était un cheval bien élevé tout de même). Le rythme était lent et elles ne firent qu'un petit tour dans la cours. Les petits humains à leur côté étaient en joie.

Perchée en haut de la jument blanche, Ruf perçoit chaque balancement du dos qui la porte et chaque mouvement de muscle. Tout se passe pas si mal. Ce n'est pas désagréable ou agréable, juste étrange. Faire venir des ânons à l'orphelinat serait une bonne idée, si la mère supérieure accepte. Jésus Christ n'était-il pas arrivé à Jérusalem sur le dos d'un petit âne ?
"Les enfants peuvent essayer à leur tour."
Les dits-enfants sont ravis.

Elle arrêta Perle devant un petit muret et aida la religieuse à descendre. La marche serait également utile pour les enfants. "Avant de monter, présentez-vous à Perle comme je vous l'ai appris. C'est comme une marque de respect, pour lui demander sa permission." Pour un peu, Inessa se prêterait presque au jeu. Anya fut la première à tendre la main sous le nez de la jument et la blonde l'aida à grimper en selle. "Garde le dos droit, tiens bien les rênes sans tirer dessus" expliqua-t-elle tout en remontant les étriers.

Les enfants écoutent Inessa et n'ont d'yeux que pour Perle. Ruf les surveille attentivement pour qu'ils n'oublient pas les conseils, prête à les rattraper s'ils venaient à tomber de selle. Anya s'en sort très bien. Vanya est celui qui insiste le plus pour être le suivant, une grande première pour ce petit si renfrogné d'habitude.
"Vas-y Vanya, présente-toi à Perle. Doucement."
Les yeux de Vanya brillent, faisant penser à la religieuse qu'une vocation vient de naître.

Le garçon qui suit caressa même la jument sur le chanfrein, la gratouillant un peu sous la suggestion d'Ineska. Sur selle, elle lui indiqua que les chevaux aiment bien qu'on les flattent avec des mots encourageants ou avec quelques tapes sur l'encolure. Vanya lui demandait souvent des "comme ça ?" et appliquait les consignes avec une ferveur qui lui faisait chaud au cœur. "C'est excellent Vanya, tu fais les choses à merveille."

Les lapins ne conviennent pas à Vanya mais les chevaux, si. Si Dieu le voulait, il grandira et deviendra un bon cavalier ou éleveur. Mais le troisième enfant a tout juste le temps de monter que Darya interrompt la scène :
"La soupe est prête !
- La soupe !
- Mais je veux monter le dada, moi !
- Moi aussi !"

"Nous terminons ce tour-ci ma sœur." Au moins, l'exercice commençait à être rôdé. Quand les sages élèves disparurent à l'intérieur du bâtiment, Ineska s'autorisa un moment câlin avec Perle, enserrant l'encolure de la jument entre ses bras. Cette dernière lui rendit son étreinte en collant sa joue contre sa cavalière. "Tu as été prodigieuse Perle, je suis fière de toi.""