Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Au soleil dans le ciel, il ferait nuit dans quelques heures et Xaerys n'avait toujours pas atteint le village "pas très loin" où il espérait se reposer. Il aurait très pu tracer sa route d'une traite s'il n'y avait pas cette douleur familière logée dans son cœur : une personne non loin était blessée et l'ignorer lui faisait mal.

L'elfe ruminait contre lui-même qu'il avait froid, faim et ne voulait en aucun cas passer la nuit à la belle étoile mais ses pas -ces traitres !- bifurquaient peu à peu de sa route initiale malgré lui. Xae soupira mais luttait toujours, même quand il avait clairement quitté le chemin menant au village pour se perdre dans la forêt.

Malgré l'humeur qu'il s'efforçait de garder, l'elfe brun pencha brièvement la tête, et ferma les yeux aux paroles raisonnables du soigneur. Il semblait admettre sa défaite, pourtant encore une fois, ce ne fut pas la proposition de l'elfe qui arrêta son attention. Sa voix éraillée s'éleva à peine, mais il le regardait, ses yeux brillant d'une lueur incrédule.

Tu es venu... pour moi ?

Que pouvais-je répondre à ça ? Je n'avais pas le cœur de chercher des excuses ou de faux détours (à quoi ça me servirait de mentir de toute façon ?). "Et bien... oui" avouais-je en l'installant doucement sur le dos à la lumière du feu de camp. "Je peux vous... heu... voir la plaie ?" balbutiais-je le rouge aux joues. Des années à pratiquer la magie curative et je m'emballais toujours autant devant un corps parfait. Je me désespérais parfois...

Affaibli et légèrement déphasé, le brun se laissa surprendre par l'initiative du roux. Il attrapa sa main avant d'être complètement couché.

Je ne crois pas... S'interrompant encore, il sourit en regardant les yeux verts. Le rouge te va bien. Légère pression sur ses doigts, avant de les relâ... Et merde ! Rendu vif par l'urgence, il se releva. Une odeur de brûlé d'un coup, agressait leurs narines. Il plongea les mains dans le feu pour en retirer le lapin qui brûlait - littéralement. Et aussitôt jeté. L'elfe tomba à genoux. Il regardait ses paumes calcinées, hagard.

Je ne sais pas... pourquoi j'ai fait ça.

Que c'était-il passé...? L'enchaînement précipité des événements me laissa coi un moment avant de réaliser que mon patient venait de plonger ses mains dans le feu ! "Mais qu'est-ce qu'il vous a pris ??" paniquais-je soudainement en me précipitant à sa suite. "Vous devriez avoir plus de considération pour votre propre vie !" J'étais parti sur mon sermon de médecin alors que j'examinais ses brûlures, sûrement douloureuses mais pas aussi graves que je le craignais. "Cessez maintenant et restez sage, je serai bref" lui promis-je en tenant ses mains blessées dans les miennes qui s'illuminèrent.

Une larme perlait au coin de son œil vert. Je ne sais pas... Il releva la tête vers son bienfaiteur, la larme s'écoula d'un battement de cils. Mains dans les siennes, il le laissa faire. Devenu docile il était prêt à écouter. Mais il se remettrait vite du choc.

"Vous avez traversé une épreuve particulièrement difficile dernièrement ?" repris-je d'une voix plus douce tout en restant focalisé sur mes soins, je devais en savoir plus sur son histoire récente pour comprendre son geste inconsidéré. "A quand remonte votre dernière nuit complète ? Sans mauvais rêves ou possibles prédateurs à proximité ?" Les cloques de ses mains disparaissaient et ma propre douleur s'amenuisait à mesure que je le soignais.

Dernièrement... ? Dichotomie dans les yeux vairons, qui erraient entre confusion et souvenirs. Je dors bien. Ses yeux s'abaissèrent sur ses mains, où la magie opérait. Il ouvrit la bouche, mais à nouveau, sa voix s'érailla. Tu es dou... é. Il ravala la quinte de toux que sa gorge lui inspirait. Son regard lui, brillait d'un éclat qui ne mentait pas. Il admirait la lumière au creux de ses paumes.

Je sentais mes muscles s'apaiser au compliment, soulagé d'être utile, mais l'état général de mon patient – physique et mental – me préoccupait. "J'ai encore à apprendre... Mais vous ne semblez pas avoir rencontrer de personnes fort agréables dans votre vie mon ami... pourquoi êtes-vous si surpris que je vous vienne en aide ?"