Rappel du premier message :




Klyde s'était figé à peine la porte de son appartement ouverte, bloquant le passage du roux par la même occasion. Un truc avait changé mais quoi ? {J'ai trouvé la première} s'amusa l'Ange, signe qu'il pouvait le remarquer d'où il était. Et la seule chose qu'il voyait, était sa corbeille de fruits remplie à ras-le-bord. Jamais il n'avait autant de réserve !

Le jeunot ne dit rien mais libéra l'entrée pour vérifier. Et effectivement, sous les pommes se cachaient deux petits sacs de toile. "Oh. Nous avons eu la visite de notre Ordre" confirma Klyde en sortant un caillou d'un des sacs, avec un symbole qu'il ne connaissait pas. "Ce doit être les tiens, tu reprends du service ?" Peut-être le mot qu'il y avait avec les petites pierres répondrait pour eux : C.St.Nicolas. Un lien avec les rumeurs en ville depuis ce matin ?

Maksim peut sentir la difficulté de Pavel à lui serrer la main. La bagarre ne lui a vraiment pas réussi. Il se retient de serrer trop fort la main pour ne pas trop manifester son ascendance.
"Alors, que faites-vous ici ? Vous êtes venus voir les travaux ou participer ?"
L'étrange comportement de son ami l'interpelle :
"Tu vas bien, Klyde ?"

"J-juste voir le mémorial" répondit-il avec peine ; parler devait au moins focaliser son esprit sur autre chose mais des trémolos dans sa voix s'entendaient. "Je ne savais pas, p-pour l'attaque, il y a trois... il y a trois ans." Il inspira profondément, se retenant de se cacher derrière Pavel (un vieux réflexe enfantin).

Le roux plaça une main protectrice sur l'épaule du plus jeune. Cela allait devoir suffire vu que dans un contexte public mettre sa main sur sa tête semblait légèrement déplacé. Surtout devant quelqu'un que Klyde considérait un ami (pour une raison qui ne lui était toujours pas claire). Il a vu l'article dans le journal et m'a demandé de l'y emmener.

Le sourire de façade de Max s'estompe aussitôt devant la voix tremblotante de Klyde. Fumée de son côté semble se soucier de Klyde puisqu'il avance le museau pour chercher une caresse du brun aux yeux bleus.
"Ça n'a pas l'air d'aller. Je vous accompagne à l'infirmerie. Ils en ont installé une si jamais des ouvriers se blessaient."
Ou si des enfants fragiles faisaient une crise, visiblement.

Quoi ? Mais... mais ! "Je, non ça ira. Je vais bien, vraiment. Ma faute, pardon" se recroquevilla le garçon, honteux de se montrer aussi faible devant ses modèles. Du bout des doigts, il gratta le bout du nez de l'étalon, faisant remuer ses oreilles. {Au moins ont-ils cessé leurs chamailleries...} fit remarquer l'Ange, ce à quoi Klyde haussa simplement les épaules.

Vu qu'il devait déjà se répéter pour le surnom, Pasha avait quasi perdu l'espoir pour le "ma faute, pardon", même si l'expression lui ennuya infiniment plus. Tu veux aller te reposer ? offrit le roux pour éviter le passage à l'infirmerie. Ou sinon aller boire un thé ou juste un verre d'eau ?

Le gamin tente certainement de minimiser son mal-être. À sa décharge, son frère semble lui aussi inquiet en lui proposant de boire du thé ou de l'eau. Klyde va refuser pense Maksim.
"Pourquoi t'excuses-tu, Klasya ? Il n'y a pas mort d'homme à ce que je sache, heureusement d'ailleurs ! Et je serais ravi de boire quelque chose avec toi," glisse-t-il innocenmment (ou pas).

Le souffle chaud des naseaux de Fumée lui fit du bien sur ses doigts froids -il faudra qu'il pense à trouver des gants plus épais prochainement- mais le cheval le reniflait juste par curiosité avant de s'intéresser au rouquin. "Un thé ? Tous les trois ?" Klyde n'y croyait pas. Pavel voulait-il en apprendre plus sur Maksim loin des oreilles des autres miliciens ?

Pasha n'avait pas invité le milicien... Il lança un regard mécontent à l'incrusteur quand celui-ci s'invita de justesse. Trop tard pour le contredire. Klyde avait l'air trop enchanté. Le roux était clairement né sous une mauvaise étoile. Je suppose... Au moins ils avaient évité l'infirmerie. Y avait-il une autre façon de se débarrasser du milicien ? A moins que ton... ami ne soit trop occupé avec son devoir.

"Aucun problème, si nous nous mettons en route tout de suite, j'aurais dix minutes devant moi pour consommer un jus de fruit ou une tasse de thé."
Un (bon) milicien ne boit pas pendant son service, même à la pause. Et surtout Maksim a envie de demander à Pavel en toute sincère amitié quel métier il fait avant de le caser dans la case des irrécupérables.
"Je connais justement un café juste dans la rue, ce sera parfait."

Le brun prit directement la bonne direction, alors que Fumée, en étalon bien élevé, attendait les ordres de son cavalier. Il avait repéré les enseignes à surveiller et le café n'était pas spécialement bondé quand il vérifia par la fenêtre. Parfait. Un bon thé chaud lui fera du bien par ce froid, peut-être manger quelque chose  pour attaquer sa journée de chasse dans de bonnes conditions. Sveta paraissait satisfaite dans tous les cas de son initiative.

S'il avait proposé le thé, ce n'était certainement pas pour partir sociabiliser - et encore moins pour le faire dans la compagnie du milicien. Mais les voilà partis pour une situation que Pasha évitait normalement à tout prix. Ce n'est que 10 minutes, tenta-t-il de répéter pour se motiver. Klyde parlait parfois le triple du temps tout seul. Si Dieu le voulait, Pasha n'allait même pas devoir ouvrir la bouche.

Maksim tire donc son cheval vers le café et laisse l'animal sur la voie devant la boutique. Personne n'y trouvera rien à dire, la selle porte l'effigie de la Milice. Le milicien de son côté entre dans la boutique, la veste sur son bras et les lunettes pendues au col de sa chemise. Il désigne alors une table près de la fenêtre (où est visible l'étalon noir).
"Ici, ça te va, Klasya ?"

Ledit Klasya (il allait finir par se perdre avec son propre surnom, tout comme il mélangeait Pavel et Pasha en permanence) ne trouvant rien à redire : il voyait aussi Fumée, et donc l'extérieur, et gardait une bonne vue sur la salle tout en restant contre un mur. "Pour moi ça ira. Pav-sha... vel ?" Il soupira en prenant place sur la chaise du milieu pour séparer les deux hommes. Il devait l'appeler comment à la fin ?

Pavshavel arqua un sourcil avant de s'installer à côté du caneton perdu. La petite correction de toute à l'heure semblait avoir chamboulé encore une fois la forme de son surnom. C'est Pasha pour toi, tenta-t-il d'expliquer, et Pavel pour lui. Il designa le milicien du menton. Peut-être pas très poli, mais au moins c'était clair maintenant.

... non ?

"C'est ce qu'il semblerait. Pavel et moi ne pouvons pas encorenous donner des surnoms, nous venons de nous rencontrer il y a dix minutes même pas. C'est justement l'occasion de faire connaissance. Ainsi donc Pavel, tu as grandi dans la même ville que Klyde, laquelle est-ce déjà ?"
Klyde ne s'en souvenait plus apparemment, peut-être que Pavel se souvient de davantage...

L'amusement qu'il pouvait ressentir ne venait décidément pas de lui. L'Ange lui avait toujours dit d'être prudent avec Maksim, que ce dernier était loin d'être idiot. {Il a très bien joué. Tu ne peux en aucun cas répondre pour Pavel cette fois Trésor} confirma-t-elle. Au moins le brun pouvait donner un peu de temps à l'autre Guide en interpellant en serveuse qui passait à côté. "Mademoiselle ? Je..." se reprit-il pour rester dans le rôle du garçon timide, les yeux de chiot en mode on. "Un thé à la bergamote s'il vous plait et... heu... vous avez une petite brioche ?"

Je ne vois pas en quoi cela te concerne, répondit le rouquin, qui ne partageait clairement pas l'envie de Maksim de "faire connaissance". Peut-être parce que derrière sa façade de politesse, Pasha sentit son envie de l'interroger. Il n'avait pas à se justifier, ni à parler de son passé. Comme si ses mots ne seraient pas un testament suffisant de son animosité, il garda également les bras croisés contre sa poitrine.

La serveuse intervient avant que Maksim n'ait pu répondre. Ce dernier ne perd pas son sourire même si ce dernier a perdu en bonhommie pour gagner en assurance. Le milicien en pause commande un thé au gingembre de son côté et attend patiemment le départ de l'employée pour... briser la glace.

Le plus jeune pria la demoiselle pour un troisième thé, même s'il avait des doutes que Pavel le boive avant de partir brusquement. Le caneton se faisait vraiment tout petit, étonné par ailleurs de l'animosité du roux envers l'albinos et le souvenir des nombreux rixes contre Abram lui revint une fois encore en tête.

Normalement, passer commande et se faire servir prenait largement plus de dix minutes. Aujourd'hui, à son grand désarroi, les trois hommes étaient servis dans un temps record. La présence de Klyde lui portait-elle encore malchance ?

"Je t'ai dit que nous n'étions pas de vrais frères Max..." osa l'enfant le jeune homme. "Pavel me voit sûrement plus comme un ami." Il triturait sa brioche avec une petite moue boudeuse - il allait vraiment avoir 20 ans la fin du mois ?- quand il releva la tête, attentif et les yeux rivés sur la vitre. Dehors, des voix s'élevaient. Une chorale improvisée accompagnée de notes de musique. Flûtes, violons, tambourin et.... une harpe ? C'est la première fois que Klyde voyait une harpe.

Encore une subtilité qu'il avait du mal à comprendre. Y avait-il vraiment une grande différence entre un frère et un ami ? L'un empêche-t-il l'autre ? Pas des questions à poser devant Maksim, ça c'est certain.

Son regard suivit celui de Klyde vers l'extérieur quand la musique commença. Une distraction bienvenue. C'est la troisième. Troisième chorale qu'il avait croisé avec Klyde depuis ce matin. Si ce genre de chants spontanées était la nouvelle norme, il connaissait un caneton qui allait être très content.

Comment ça il n'a pas répondu à Maksim ?

"J'ai bien compris mais le sang n'est pas important dans une relation fraternelle."
Puis le jeune homme se tourne vers Pasha qui n'a toujours pas répondu. Ce dernier se contente de constater un fait dont le milicien n'avait rien à faire. Maksim n'aime pas être ignoré et le fait que ça arrive souvent n'allège pas la frustration qu'il ressent.
"Hum, je te parle tout de même !"
Là, si Klyde ne fait RIEN, Max va s'énerver beaucoup.