Nano. RolePlay

Maksim n'apprécie pas d'être appelé "p'tit gars", encore moins de se faire agresser par une main sur l'épaule (même s'il aurait pu avoir pire) et de sentir le souffle de cette fanatique dans l'oreille (ça, c'est flippant). Raide comme un manche à balai, il indique donc le bureau des fournitures, la salle d'armement, les vestiaires et la cour d'entraînement. "Le chef vous a confié une mission, sergent ?"

La présentation de la base avait été complète et plutôt bien détaillé. Il semble bien connaître les lieux. Faut pas le laisser filer, il pourrait être utile. Il semble compétant. Trop rigide pour un milicien de ce que j’ai pu voir. Peur du grade ou autre chose… à creuser. Céleste ne cessait d’observer Maksim pendant la visite. Petit, décontracte toi. Je suis juste là pour apprendre les méthodes moscovites pour mieux former nos recrues. Rien de plus d’officielle. Mais j’ai l’autorisation de choisir quelques gars pour patrouiller en ville. Peut être ce soir. Ah ! la cour d’entrainement. Les yeux de la sergente s’illuminèrent.

Maksim n'est pas prêt de se relâcher, son impulsivité lui a déjà jouer des tours et la sergente ne cesse pas de l'observer... Il croyait qu'elle était chargée d'une mission... Pas grave, une jour de formation pépère est toujours bienvenue ; il n'a pas le cœur aux patrouilles ces temps-ci. Ce qui s'est passé l'autre soir l'obsède. La sergente au contraire n'hésite pas à exprimer sa joie devant la cour d'entraînement. "C'est le meilleur équipement de Moscou," assure-t-il.

Bien. Tu as des obligations pour le reste de ta journée ? J’aimerais bien profiter d’un partenaire pour me dégourdir un peu les membres. Céleste déboutonna sa veste pour la poser avec sa casquette sur un banc à proximité.

Peut-être se changera-t-il les idées avec un peu d'exercice physique. "Non, Sergent, je suis libre." Il prend ensuite l'initiative de déboutonner sa veste à son tour pour se mettre dans les mêmes conditions que sa supérieure. "Vous voulez commencer par un échauffement, je présume." Et par là il entend faire le tour de la cour. La vitesse est justement son point fort, il pourra ainsi l'impressionner, voire même la destabiliser.

Parfait, parfait.répondit elle distraitement. Du coin de l’œil elle zieutait l’espace de lutte où deux binôme s’entrainaient - de façon bien mollassonne à son goût - à se maitriser les uns les autres. Un peu de contact physique la faisait saliver d’avance. Quelques tours de cour seront suffisant pour débuter. À peine ses manches de chemise relevées, elle démarra sa course par de grandes enjambées.

Maksim voit donc la sergente se mettre à prendre de l'avance, réveillant un reste de fierté. Pas question qu'il se laisse distancer ! Il allait l'écraser ! Il se met donc à courir à son tour, ayant besoin de quelques foulées pour prendre son rythme de course. Bon, à vrai dire, ce n'est peut-être pas très malin "d'écraser" physiquement sa supérieure, mieux vaut rester à son niveau mais dans le cas où c'est une femme...? Non, il a intérêt à la distancer tout de même.

Allons bon, il sait courir. Elle accéléra l’allure et les foulées se firent plus rapides. Le jeune homme ne perdait pas de terrain restant toujours à son niveau. Ce n’était plus un échauffement tant ils allaient vite et aucun des deux ne voulant montrer le premier signe de faiblesse en ralentissant. Un caillou satanique décide de mettre fin à cette compétition idiote. Il s’interposa entre le pied de Céleste et le sol provoquant alors une chute invraisemblable de la guide qui s’étala de tout son long sur le sol.

La sergent le rattrape, Maksim accélère l'allure. Il entend soudain un grand bruit et en se retournant, voit sa supérieure étendue de tout son long sur la piste. Quelle honte ! Et quelle malchance pour Maksim ! Car la sergente va certainement lui mettre sur le dos cette maladresse de sa part à elle, par vengeance. "Rien de cassé, sergent ?" demande-t-il en espérant que sa sollicitude ne soit pas vu comme abaissante.

Grombleble. Ça va. Lâcha-t-elle entre ses dents en se relevant. Elle décocha un coup de pieds qui envoya le démoniaque morceau de roche de l’autre côté de la cour. Des écorchures légères aux mains, une entaille sur la chemise, un peu de poussière. C’est bon, rien à signaler. Pas mal de regards s’étaient posé sur elle. C’est pas tout les jours qu’un gradé mange la poussière ! Se tournant vers les lutteurs : Si on passait à quelque chose de plus musclé ? 

"Très bien, sergent," dit Maksim avec ce ton transparent qu'il déteste lui-même. Il suit son regard en direction des lutteurs. Elle ne s'attend tout de même pas à jouer au corps-à-corps avec lui ? C'est un homme et elle une femme. Même si elle est sergente, elle n'est pas plus costaude que lui, l'écart physique reste grand tout de même. Il est obligé de lui faire manger la poussière.

Bon, je le met à terre en faisant attention quand même. Je suis Tanya une pauvre milicienne de campagne. Céleste se mit en garde, légèrement sur la pointe des pieds pour plus de détente. Observant Maksim droit dans les yeux elle chercha ses intentions. Mais les guides n’attendent pas, ils tirent les premiers. Elle lança soudainement son pied droit dans l’estomac du jeune homme, mais une crampe la pris sur sa jambe support et elle tomba telle une poupée de chiffon se tenant la jambe fautive.
KO de la guide sans avoir été touchée !

Maksim renvoie son regard au sergent, uniquement concentré sur leur duel. Son objectif principale est d'éviter tout contact et donc blessure. Il se prépare donc à esquiver quand... La sergent Tanya se vautre magistralement sous le regard des autres miliciens. Trois fois de suite ! Comment une femme aussi maladroite a-t-elle pu devenir sergent ? Par piston, Maksim ne voit que ça ! "Voulez-vous boire un peu avant de recommencer, sergent ?"

Céleste ouvrit les yeux comme des soucoupe lorsqu’elle se redressa et qu’elle vit ce qui se tenait derrière l’épaule de Maksim. Le lieutenant Soupolov la regardait de derrière l'épaule du jeune milicien, un sourire sur les lèvres. Et bien, et bien. Il va aussi falloir vous donner des leçons de luttes. La province manque cruellement de qualité dirait-on. Puis s’adressant à Maksim : Emmenez la voir le docteur Markov. Il devrait avoir un peu de temps pour notre nouvelle venue.

Il a déjà montré l'infirmerie à la sergente. Mais le troupier Bounine (futur-caporal) ne peut qu'obéir aux ordres du lieutenant Soupolov. Il tend la main à Tanya pour l'aider à se relever.

Le regard noir, autant pour le lieutenant que pour le soldat, elle saisit la main tendu et se remit sur sa jambe restante valide. Boitillant comme elle pouvait, ils arrivèrent au bureau du Dr. Markov. Toquant à la porte, ils attendirent quelques minutes avant qu’il leur ouvre la porte tout en s’essuyant les mains sur un torchon ensanglanté. C’est pour quoi ? Et vous êtes ? Découvrant la jeune femme.

Que cette situation gave Maksim ! Il joue les nounous pour une campagnarde. S'il était resté à Voronej, peut-être aurait-il été sergent à cette heure ! Sans rien laisser transparaître, il soutient donc la "blessée" jusqu'à l'infirmerie. Le docteur Markov les accueille avec toujours autant de sympathie. Il bombarde déjà Max de questions stupides. "Il s'agit d'un sergent de Novgorod, Tanya. Elle s'est froissé un muscle." Et pas ceux de la bouche...

Le docteur les fit entrer et l’installa sur un lit propre - aux tâches de sang près - avant d’examiner la jambe en question. Des muscles fermes. Vous devez être une bonne sportive. Vous cachez bien votre jeu sous cet uniforme un poil grand. L’avantage des uniforme ironisa-t-il. Ça change de pas mal de monde de la base. Cela dit, pour vous plus que pour d’autres, vous devez chauffer la machine avant l’effort. Heureusement que vous n’étiez pas en extérieur. Je ne peux pas grand chose pour vous si ce n’est massage et repos.

Le commentaire du docteur sur la musculature de la sergente fait légèrement tiquer Max. Comment une personne aussi maladroite peut être plus musclée que la majorité des miliciens ? Une femme qui plus est ! Toutefois, il préfère de loin être ignoré par le docteur marteau que de se retrouver sur sa table d'opération mal nettoyée. Il n'attend pas qu'on lui demande et ferme la porte pour attendre de l'autre côté, loin du doc.

Quelques minutes plus tard, après s’être fait tripoter la jambe dans tout les sens, Céleste sorti avec le médecin qui lui donna un papier. Vous pourrez trouver là bas un collègue qui connait très bien les muscles. Il a eu souvent l’occasion de les observer de très près sur pas mal de sujet d’expérience. On a la chance d’en avoir assez souvent à Moscou. Si vous voulez améliorer vos connaissances sur ce domaine, vous savez où me trouver.
Les yeux de la Guide pétillèrent un instant : Bien. Très bien docteur. J’en prend bonne note.

Maksim n'écoute pas aux portes, il n'a donc aucune idée de ce que les deux personnes échangent. Il se demande ce qu'il fera ensuite jusqu'à la mission. Le sergent campagnard ne lui sera d'aucun secours s'il souhaite faire un coup d'éclat et impressionner ses supérieurs. Mais il vaut mieux se la garder dans ses petits papiers. Si elle survit au docteur Markov, ce qui n'est pas sûr.

De retour avec le jeune homme, le docteur se tourna vers lui : Et vous, rien à signaler. Tant qu’à me déranger pour des petits bobos, autant y aller jusqu’au bout. À moins que vous ne soyez partant pour un petit examen plus approfondit termina-t-il en ricanant.

L'effroi ne transparaît pas à travers le visage de Maksim. Il lui suffit de répondre calmement. "Rien à signaler, docteur, je vous remercie bien," dit-il le neutralement du monde. Il espère que sur ces mots, lui et la sergente pourront s'en repartir vers leurs affaires.

Bien bien. Au besoin ma porte est toujours ouverte. Je serais là pour vous aidez si nécessaire. Les deux miliciens retournèrent dans la cour sous l’œil scrutateur du médecin.
Très sympathique ce docteur. Il est là depuis longtemps ? Il me semble qu’il vaut mieux l’avoir dans sa poche. L’interrogatoire reprenait pour le jeune soldat.

"Non, il est arrivé à la base il y a seulement trois semaines. Et il vaut mieux l'avoir dans sa poche, en effet !" Il avait carrément maltraité un collègue en voulant lui remettre un bras en place. Le gars avait eu mal pendant une semaine et aussi ce docteur regardait un peu trop intensément Maksim. Peut-être avait-il remarqué des racines blanches un jour... Ou autre chose, en bref Max s'en méfiait comme de la peste.