CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé ( sauf pour les vieux personnages)
- Type de RP :  Environ plus de 450 ans en arrière
- Tour de jeu : Brume / Cemred
- Délai maximum d'attente de réponse :1 semaine
- Sauts de tours :  2
- Autre : Maman explique la vie à son fils

Le lent mouvement des nuages cotonneux découpant la lointaine chaîne des Monts Krokdor et formant un troupeau de mouton paisible sur  le champ d'azur de la voûte céleste, objet de l'attention de Brume du Matin,  s'apparente à un éternel compagnon de route pour l'immortelle, unique indice du  passage du temps avec la course du soleil dans le ciel. Elle s'est posée sur un énorme rocher orphelin de la grève d'une rivière rendue cristalline par le fier rayonnement du zénith tapageur.  Son bras droit s'appuie sur un longue branche  de chêne trouvé près de l'ombre de son père,  ses pieds taquinent l'élément liquide  tandis que ses oreilles sont chatouillées la mélodie des flots emporté par le courant et troublé quelques fois par les êtres vivants, le doux murmure  du vent qui balaie sa longue chevelure sombre.

À quoi peut-elle bien songer, penser en cet instant, dans cette bulle idyllique hors du temps ? Brume dévale le fleuve de sa longue existence semée d'embûches, de malheurs, de joies et de plaisirs ; le fleuve des promesses du druide Brennus à ses parents. De sa méditation, il en ressort une certitude absolue, le bonheur d'avoir donné le jour à une petite existence, la joie de la voir grandir. La puissance de ce sentiment, Brume peut le décomposer en quelques mots.

Cemred Fimrodhel, Crépuscule du Soir. Mon fils.

Il lui semble plus vrai et plus réel que  ces jours anciens où elle n'avait même pas son premier millénaire. D'autant plus  que l'enfant est à ses côtés  et s'amuse bien !

Cohbar écouta attentivement, puis son regard glissa à nouveau vers la rivière. Le courant lui contournait ses jambes, faisant de petits remous qui lui chatouillaient la peau. C'était fascinant. En même temps qu'il observait l'eau, il retournait ses nouvelles connaissances dans sa tête. Après quelques instants, il demanda. Pourquoi les hommes ont besoin d'outils alors que l'ours en a pas besoin ? S'il y a des hommes qui font comme l'ours, c'est que c'est possible.

Mais alors, pourquoi certains hommes font comme l'ours, s'ils n'ont pas de griffes ? Cemred fronça les sourcils. Oui, ça ne lui semblait pas très logique. Il ponctua sa question d'un éternuement sonore. Il n'avait pas remarqué à quel point l'eau était froide, mais maintenant ses pieds étaient tout engourdis et de la morve coulait de son nez.

Parce qu'ils ont bien appris de Maître Ours !, le taquine gentiment Brume en faisant clapoter l'eau avec ses pieds. Flic. Floc. Il pose beaucoup de question pour son âge, un peu moins de sérieux ne lui ferait pas de mal.  Un poisson s'éloigne du rocher dérangé par les remous de la surface.  Son ouïe perçoit l'approche d'une modeste carriole tirée par une mule et bientôt le grognement de son conducteur, un nain.

Distrait de son jeu par le froid, Cemred sortit de l'eau et entreprit de retirer ses vêtements pour se sécher. La réponse de sa mère avait satisfait sa logique d'enfant, alors il n'insista pas. Il s'installa plutôt à côté d'elle sur le gros rocher chauffé par le soleil, ferma les yeux et soupira de bien-être. Amilyë ? J'ai le temps de faire la sieste avant qu'on reparte ?

Bien sûr, répond Brume en guettant les sons émis par la carriole sur le chemin. Ses cahots se faisaient plus rapprochés et bientôt  l'attelage et son conducteur percèrent la canopée. Le nain avait une belle barbe soigneusement tressée et décorée de bijoux discrets. C'était un  beau nain. Éblouissant de petitesse.  Brume le salua et lança un Holà Maitre Nain ! Quel bon vent vous amène ?

Tout perturbé d'être le centre de l'attention, Cemred regarda lui aussi par-dessus son épaule en quête du deuxième nain. Son regard ne rencontra que de l'eau bouillonnante, de la roche et de la mousse, alors il revint se poser sur le premier nain avec curiosité. Mais avant qu'il n'ait pu formaliser sa pensée, sa mère répondit à sa question muette. Cemred fonça les sourcils et s'exclama, accusateur. Amilyë ! Je suis pas un nain !

Sa mère émit un gloussement discret à la réaction de son fils, elle avait compris qu'il avait cru que le nain s'adressait à un de ses congénères. Le nain roula les muscles de son bras droit pour souligner son propos. C'que t'es petit pour sûr ! M's tu m'parais sacrément costaud, tu protèges bien ta mère, dis ? Il leva un sourcil en finissant sa phrase ce qui lui donna un air quelque peu comique avec l'allure de sa barbe.

Mais je suis un elfe ! Je suis pas un nain ! insista Cemred. Le sujet lui tenait à cœur. Agrippant plus fort le dos d'Ahyarë, il osa soutenir le regard du nain, pourtant intimidant avec ses gros muscles et sa grosse voix. Mais finalement pas tant que ça, il avait quand même l'air gentil. Cemred s'enhardit. Tu dis ça parce que tu connais pas Amilyë. Elle est si forte que tu peux même pas l'imaginer !

Forte comme doivent l'être tous les parents du monde ! Le nain était bien d'accord ! C'parce qu'elle élève un brave petit comme toi moi j'te dis ! Brume apprécia l'habileté du nain qui avait su vaincre la timidité de son fils, un bien sympathique personnage comme bien d'autres qu'elle avait connu dans sa longue existence et qui étaient retournés à la Terre. Ainsi allait la vie. N'est-il pas m'dame ?

Il y a bien des forces en ce monde Maître Nain. Vous ne vous y trompez pas en affirmant qu'être mère en est une. Ce faisant, ses yeux avaient un aspect ancien l'espace d'un instant, ils évoquaient un fleuve, une mer, un océan de souvenirs.

Le nain hocha la tête avec bonhomie et se tut un instant, sensible à l'aura différente qui émanait maintenant de l'elfe. Cemred rompit bien vite le silence confortable qui s'était installé, trop jeune pour comprendre ces pensées d'adultes. Enhardi par le ton amical de la conversation, il avait arrêté de se cacher derrière sa mère et se tenait maintenant sur la rive, levant son petit visage curieux vers la carriole. Vous transportez quoi, Maître Nain ?

Le nain répondit d'une voix fière et claire. De la bière p'tit ! De la bière naine pardi ! Y'a rien de meilleur que ça !

De la bière ? répéta Cemred, la tête renversée en arrière pour fixer d'un air curieux le nain toujours assis sur le banc du conducteur. Le garçon s'était approché du chariot jusqu'à en toucher la roue, plus grande que lui. Qu'est-ce que c'est ? Je peux voir ? Avant d'ajouter précipitamment : S'il vous plait, Maître Nain.

Oh... Cemred baissa la tête, déçu. Avant de la relever très vite. Et juste regarder dans le tonneau ? Il avait ces yeux innocents auxquels les adultes ont tellement de mal à résister. Et auxquels il n'avait aucun scrupule à faire appel, consciemment ou non d'ailleurs.

Bravo ! Le nain était gêné maintenant ! Comment refuser à un gosse qui faisait une bouille pareille ? Brume exprima son rire sous la forme d'un discret gloussement. Son fils n'abandonnait pas malgré le premier refus du nain ! L'enchanteresse posa sa main sur la tête du jeune elfe et frictionna doucement ses magnifiques cheveux. Mmmh...J'vais t'montrer ça, m's comme ta mère a dit tombe pas d'dans p'tit !