Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Type de RP : Normal
- Tour de jeu : Raïetchka - Micha  
- Délai maximum d'attente de réponse : 1 semaine
- Sauts de tours : /
- Autre : Les mamans, j'vous jure...

Si l'art de la divination n'est rien de plus que l'oeuvre de charlatans doués en baratin, parfois certains signes clairs dans le présent permettaient de prédire l'avenir avec une excellente marge de probabilité. Aussi, quand Raïetchka avait entendu sa mère commenter que Micha avait l'air bien maigre et qu'il ne prenait probablement pas le temps de se nourrir correctement et quand, quelques jours après elle sentit une bonne odeur de pain d'épices s'échapper de la cuisine, elle n'eut pas trop de mal à connecter l'un et l'autre. Et à atteindre la conclusion logique : quelqu'un devrait maintenant aller porter à son frère les vivres qui lui étaient destinés. Elle aurait bien été chercher sa jumelle, mais celle-ci était sortie avec Natachenka qui était de passage.

C'est donc seule qu'elle apparut à point nommé à la porte de la cuisine, juste à temps pour prendre le panier rempli de diverses denrées. Après avoir soigneusement écouté les recommandations de sa mère, hoché la tête et promis d'être prudente (à croire qu'elle ne sortait jamais en ville !), elle se mit en route vers le quartier qui abritait l'église de son frère. À cette heure-ci, c'était sans doute là qu'elle le trouverait plutôt qu'à son appartement.

Arrivée à destination, elle entra dans le bâtiment de pierre et resta sur le pas de la porte un instant, le temps que ses yeux s'habituent à la différence de luminosité avec l'extérieur. Une fois habituée à la pénombre relative, elle balaya les lieux du regard à la recherche de Micha.

La seule réaction de Raïetchka à la pique au sujet de la curiosité fut un sourcil levé. Elle ne comptait pas répliquer et saisir la perche qu’il lui tendait. Tsillia ne tint pas compte des taquineries échangées et répondit pour elle et sa jumelle. « C’est parfait. »

Il leva son propre sourcil, étonné qu'elle ne réagisse pas à sa pique. Sa petite soeur avait tellement grandi ! Quelle sagesse, que de préférer le silence à la reprise des hostilités. Le sourire du prêtre voulait tout dire. Il sirotait son verre sans mot dire, profitant du calme serein qui les enveloppait.

Une fois les verres vidés, le trio se mit en route vers le métro. Même « en civil », Micha n’échappait pas à ses paroissiens, et nombreux furent ceux à lui adresser soit un simple salut, soit quelques mots. Les jumelles échangèrent un regard amusé en constatant que rien n’avait changé dans sa capacité à gagner les coeurs… Mais en même temps, comment ne pas l’apprécier?

Ils n'en finissaient plus d'être arrêtés ! Micha aimait ses paroissiens mais la panique commençait à enfler, ils allaient rater le métro avec tout cela ! "Nous aurions dû partir plus tôt." gémit-il doucement en avisant l'heure sur l'horloge de l'église. "Il va falloir courir, jeunes filles, ou se résoudre à attendre le prochain dans dix minutes."

Tandis que Micha se désolait, les jumelles étaient plutôt amusées par la situation. « Ca va faire une drôle de scène si on part en courant. J’imaginais plutôt Kolia devoir fuir des hordes d’admiratrices que toi. » Quoique, elle imaginait mal Kolia fuir dans une telle situation.

D’accord, d’accord, elle aurait peut-être dû éviter ce genre de plaisanteries en compagnie de Micha. Natachenka aurait sans doute été meilleur public. Elle haussa les épaules. « Avec un métro toutes les dix minutes, ça compte à peine comme du retard. »

Alors qu'ils s'approchaient de l'entrée du métro aérien, Micha fit signe à ses soeurs de continuer. "Je vous rejoins." dit-il alors qu'il bifurquait vers une ruelle où un clochard s'abritait des passants. La présence de ces sans-abris dans la Capitale lui faisait toujours mal au coeur et il prenait le temps de leur distribuer un peu d'espoir en des temps meilleurs. Mais comme il ne voulait pas laisser les jumelles longtemps seules, il les rejoignit rapidement, le prochain métro s'affichant dans cinq minutes.

« Où est-ce qu’il va ? » Raïetchka haussa les épaules en réponse et continua vers le métro. Micha connaissait probablement mieux cette partie de la ville qu’elles, vu que c’était près de son domicile. « Pourquoi ce détour ? », lui demanda-t-elle une fois qu’il les eut rejointes.

"Apporter une bougie d'espoir à une personne en ayant un besoin vital." murmura mystérieusement Micha avec un sourire vague aux lèvres. Son esprit semblait ailleurs pendant un moment mais le prêtre se reprit rapidement et sourit plus naturellement aux jumelles. "Le métro va arriver. J'ai entendu dire qu'ils avaient réussi à obtenir des plantes exotiques ne poussant qu'en des milieux chauds et humides. Je me demande à quoi elles peuvent bien ressembler. Vous en avez une idée ?"

HRP:

"Elles seront sans doute sous serre." acquiesça Micha. "Elles viennent principalement des zones tropicales, même si certaines sont simplement importées de l'autre bout du pays." Le métro arriva dans un sifflement aigu et il attrapa les mains des jumelles dans un vieil instinct qui lui faisait craindre de les perdre de vue dans la cohue.

La réaction de Micha à l’arrivée du métro fit échanger un regard complice aux jumelles. Certaines habitudes avaient la vie dure. Raïetchka ne résista pas à l’envie de taquiner son frère. « Tu as peur qu’on s’enfuie ? On va au même endroit que toi, tu sais. »

A la réflexion, Micha se rendit compte de son geste et une légère rougeur colora sa peau. Il se racla la gorge pour reprendre contenance. "On ne sait jamais ce qui peut arriver dans une foule, je n'aimerai pas vous perdre." se défendit-il sans lâcher leurs mains. Quand les portes s'ouvrirent, il attendit patiemment que les usagers sortent avant d'entrer dans la rame. Il n'y avait que deux places assises de libre et il indiqua à ses sœurs d'aller s'y asseoir.

Mais bien sûr. Raïetchka ne renchérit pas, mais elle n’en pensait pas moins. Une fois dans le métro, elle était sur le point de faire remarquer à Micha que Tsillia et elle devraient laisser au moins un siège à leur aîné, quand un couple d’un certain âge entra à leur suite. Voilà qui réglait la question de qui prendrait ces deux places libres.

Il n'eut pas le temps d'insister pour qu'elles s’assoient qu'un couple âgé fut plus indiqué pour prendre place sur les sièges. Ils firent donc le trajet debout. Il n'était guère long, cependant, et ils furent rapidement devant la porte du jardin botanique. Micha sortit sa bourse, bien décidé à payer de ses deniers les trois places. "Allez chercher une brochure avec le plan en attendant." dit-il aux jumelles, non sans les garder à l'oeil.

Les deux soeurs obtempérèrent sans se faire prier. Elles n’eurent aucun mal à trouver la brochure demandée, et repérèrent au passage l’aile où les nouvelles plantes avaient été ajoutées. « Les plantes exotiques sont dans la serre n°5, à côté de l’orangerie. »

Quand elles revinrent, Micha leur tendit leurs billets en souriant. "Comment voulez-vous procéder ? Nous faisons le tour habituel ou nous allons directement à la serre n°5 pour apprécier la nouveauté ?" Il regarda l'heure sur sa montre à gousset avec une moue. "Je ne suis pas certain que nous ayons le temps de tout faire avant la fermeture sans nous presser."

Les jumelles répondirent d’une seule voix sans avoir besoin de se concerter: « La nouveauté. » Mine de rien, elles étaient curieuses de voir ces nouvelles plantes.

Il rit de leur simultanéité et ouvrit la marche avec le plan sous le nez pour ne pas se tromper dans le dédale des allées verdoyantes. La serre n°5 se trouvait au fin fond du jardin botanique. "Allons-nous voir l'Orangerie quand même ? Pour cela, nous avons le temps." s'enquit-il en jetant un coup d'oeil vers les jumelles.

« On peut passer par l’Orangerie après les nouvelles plantes ? » Impatiente ? À peine. Et oui, Raïetchka savait que la patience était une vertu, etc., etc. Mais les vertus étaient rarement des traits faciles à cultiver, surtout quand en faire preuve n’avait que peu de valeur ajoutée.

Il rit gaiement en les regardant d'un air taquin. "Toujours des enfants impatientes, n'est-ce pas ? Pourtant les plantes exotiques ne vont pas disparaître !" Mais il leur ouvrit la porte de la serre n°5... un air si espiègle au visage qu'il n'en démériterait pas sur le visage de Kolia !

« Enfants », non mais. Elle aurait bien fusillé son frère du regard, si ses yeux n’avaient pas immédiatement été attirés par le festival de couleurs qui peuplait la serre. Et l’odeur ! Raïetchka inspira longuement, puis se tourna vers sa soeur. « C’est Feodor Volkov qui s’en donnerait à coeur joie avec des essences pareilles. » Le héros fictif et nouvelle idole de sa soeur confectionnait en effet entre autres des gants parfumés pour les dames de sa ville.