Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Privé
- Type de RP : Flashback, il y a deux ans
- Tour de jeu : Silivren / Lunatique
- Délai maximum d'attente de réponse : Une semaine
- Sauts de tours : //
- Autre : Ce rp fait suite à Quand chante la mort (2) qui est lui-même la suite de Quand chante la mort. Il est conseillé de les lire si vous voulez suivre celui-ci.

Après avoir sauvé une forêt empestée par les miasmes d'un carnage qui avait dévasté l'équilibre des lieux, Viholvärakuuna le Chante-Mage avait accepté d'initier son compagnon de quête, le Dragon-Fée Fotafilis, à la chante-magie pour le remercier de son aide précieuse. Mais le dragon en avait soupé de la forêt et de ses environs où il avait passé de longs mois à chanteparler un blot qui avait manqué échouer.

Il aspirait au repos. A sa demeure. A la douceur de SA montagne. Dès qu'il y eut pensé, il n'eut plus qu'ELLE en tête et annonça à son ami féerique qu'il se devait de le suivre s'il désirait toujours étudier l'art de la chantemagie.

Bien lui en avait pris ! Son odeur s'estompait après sa longue absence et il sentait le maléfice de Vastustaja se resserrer autour de SA chère montagne. La colère le saisit aussitôt, faisant vibrer son corps d'un grondement de tonnerre et claquer le vent autour de lui ; et il rugit de toute la déferlante du cyclone qui l'agitait pour rappeler à son rival que oui, il était toujours en vie, oui, il était toujours aussi puissant et oui, encore, il revenait CHEZ LUI.

SA montagne était toujours aussi glorieuse malgré Vastustaja. Sa roche rougeoyante comme une fournaise figée par la lenteur de sa croissance s'élançait fièrement vers le ciel azuréen. Ses flancs étaient parsemées de troupeaux de nuages crémeux et elle surmontait les volcans éteints qui l'entourait. Mais il y avait toujours cette neige qui obscurcissait ce glorieux tableau. SA montagne ne devrait pas avoir le moindre flocon pour entacher sa magnifique parure enflammée.

Maudit soit Vastustaja ! Mille et une fois, et encore plus, maudit par tous les Hiisi d'Heavensaw et des Enfers de la Brèche.

Il tempêtait toujours lorsqu'il se posa aux pieds de SA montagne pour vérifier les nombreux pièges qu'il y avait posé. La chantemagie de certains s'étaient éteinte et il n'en rouspéta qu'encore plus.

Et dans l'affaire, il en avait complètement oublié Fotafilis.

HRP:

À chaque mot, l'être féérique y lie une bribe de sa mémoire. Les pensées se bousculent à l'intérieur de Fotafilis mais il essaye de les laisser couler comme une rivière, de n'en retenir qu'une émotion pure et claire comme le cristal, sans zone de gris. L'expérience est dure, la pratique régulière de ses dernières années n'efface pas le récent traumatisme de l'ex-prince. Il se répète qu'il n'y a pas mieux pour guérir que de s'épanouir dans le travail d'intérêt général. Après de longues minutes, l'esprit de Fotafilis parvient au bon état.

Ce n'est pas la première fois pour Fotafilis de se retrouver dans l'Entre-Mondes mais les couleurs ne lui font pas moins d'effet. Sans mal, il trouve la présence lumineuse de Viholvärakuuna le chante-mage et le rejoint. Il se souvient qu'il doit lier les mots de guérison et trouver en particulier ceux pour les rhumatismes du vieil elfe. Ce sera dur mais il devra apprendre ceux pour guérir les plaies ouvertes et les infections plus tard, ceux pour resouder les os, régénérer le cartilage de toute créature.

L'être féérique cherche les mots "apaiser" et "rhumatismes", puisqu'il doit soigner ces derniers, il doit les toucher par les Mots. Mais d'abord, il capture "apaiser". Il use de délicatesse et laisse le temps au Mot de s'habituer à sa présence. Le temps n'a pas d'empire dans l'entre-Mondes et ce Mot-ci est très important pour le marabout.

Fotafilis tient presque le Mot entre ses griffes quand il sent le froid des pires jours de sa vie. De faibles ombres l'encerclent et le tourmentent. Le Mot près de lui brille faiblement sous les assauts des Hiisi et tente de s'échapper mais la volonté de Fotafilis le maintient près de lui. Viens avec moi, impose le dragon-fée. Le Mot finit par se laisser apprivoiser et l'aider à repousser les Hiisi.

Une ombre plus sombre que les autres le tourmente. Fotafilis entend les ricanements de ceux qui étaient meilleurs que lui, de ceux qui disaient qu'il était un prince en dessous de tout, il entend aussi sa voix intérieur qui lui murmure qu'il n'est qu'un raté, un paria, une aberration, que c'est de sa faute si Férocia est morte. Il ne parvient plus à retenir le Mot et baisse les pattes, ses ailes repliées sur son dos.

Fotafilis n'est pas un être si émotionnel mais le tourment de l'hiisi l'a touché et lui a remis en mémoire toutes ses insécurités. Le dragon jugeait que Fil était trop sûr de lui, jamais Fotafilis ne s'est permis d'être sûr de lui. Il n'en donnait que l'impression, caché derrière des calculs précis et des plans réfléchis au mieux. Là où le bas blesse, c'est que le plan sur lequel tout son destin reposait était flou et plein d'incertitudes, scellant l'issue de façon fatale. "Comment combattre des hiisis, Viholvärakuuna, s'il vous plaît."

Le dragon rapprocha sa grosse tête du minuscule dragon-fée, son souffle brûlant lui envoyant de la vapeur à chaque syllabe. "Première leçon : Ne jamais être trop sûr de soi. Les Hiisi se faufilent dans la moindre brèche que nous laissons dans la carapace de notre esprit. Et donc, nous en venons à la deuxième leçon : Ne jamais penser, dans l'Entre-mondes, aux mauvais souvenirs, ne pas laisser les Hiisi s'y agripper ou ce sera fini."

Était-ce une mauvaise interprétation de Fotafilis ou le dragon esquivait volontairement sa question ? Les Hiisi ne peuvent pas être combattus ? En tout cas, cette séance semble suffire pour la journée et le comportement de son professeur refroidit Fotafilis qui se demande si son but était bien de lui apprendre une leçon en toute honnêteté. "Bonne journée, Viholvärakuuna, je vais passer la nuit dehors si vous n'y voyez pas d'inconvénient."

"Repose ton esprit et pense à ce que tu viens de vivre, Fotafilis." répondit simplement le dragon sans esquisser le moindre geste. Il se suffisait de sa propre réaction à cette dure leçon : de la colère, de l'amertume, de la frustration. Il avait essayé de vaincre les Hiisi et, sans sa mère, y serait passé un nombre incalculable de fois. Puis il avait fini par comprendre qu'on ne pouvait pas les vaincre. Pas sans surpasser les ombres de son esprit, car telles étaient la nourriture des Hiisi.

Fotafilis trouve un pommier où s'installer. Il repense aux galeries bourdonnantes de sa colonie, à l'odeur des parchemins de la chambre des connaissances, à d'autres souvenirs. Il fixe le vide, peu certain de savoir s'il doit persévérer. Il ne pourra jamais empêcher les Hiisi de le tourmenter. Il n'a pas besoin de chante-magie pour guérir, il peut apprendre d'autres moyens plus sûrs. Les humanoïdes ont des mages blancs guérisseurs. Il peut emprunter d'autres chemins. Il continue de peser le pour et le contre avant de s'endormir.

Le lendemain, le dragon blanc repense à son échec de la veille. Il se dit que s'il peut retenter, au fond rien ne garanti qu'il puisse contrer les Hiisi à chaque fois. Après une longue réflexion, il décide d'arrêter toute nouvelle tentative et de retourner sous le montagne afin de dire "adieu" à Viholvärakuuna, en espérant que celui-ci ne vienne pas le croquer. Il trouvera à la place des mages humains. Eux sont d'une espérance de vie bien plus courte, il a des chances d'apprendre leurs arcanes.

"Mage Viholvärakuuna ? Êtes-vous ici ? C'est Fotafilis," intervient Fil en pénétrant prudemment dans les galeries du Maître de la montagne car il a parfaitement conscience de son instinct de gros dragon.

En entendant le Dragon-Fée, Viholvä sortit de son bain de lave et s'ébroua avant d'aller rejoindre son petit ami sans risquer de l'inonder de lave. "Je suis bien là, Fotafilis !" dit-il gaiement en étirant son corps longiligne. "Je crois bien qu'une belle journée se profile dehors. De quoi remplir les vallons de gentils Mots d'apaisement."

"comment cela ? Qu'avez-vous prévu ?" Le dragon-fée hésite à évoquer si tôt ce qu'il avait décidé d'annoncer à son professeur. "Nous allons dehors ? Très bien." Sa queue se balance nerveusement, seul signe de son malaise.

Fotafilis ne voyait pas comment un chante-mage pouvait trouver des Mots et des Hiisi dans leur monde et non l'Entre-mondes. Il suit néanmoins Viholvärakuuna sans mot dire, peu désireux de contrarier l'humeur guillerette de... son ami ? Il est vrai que le dragon employait parfois ce mot et Fil trouvait du plaisir en sa compagnie mais ils devront bientôt se séparer.