Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Type de RP : Express
- Tour de jeu : Viktor / Sveta
- Délai maximum d'attente de réponse : Moins de 48h
- Sauts de tours : aucun
- Autre : nop

Viktor s'affairait à transporter les bagages des passagers à bord de l'Anouchka, dans les cabines assignées à leur propriétaire, quand le chef de bord le héla.

- Malyshko !

Le garçon se hâta de le rejoindre, lui et la femme qui patientait avec lui.

- Voici Mme Nikolaï. Amène-là à sa cabine, et veille à ce qu'elle ne manque de rien.

Puis, s'adressant à l'élégante femme à ses côtés :
- Madame, je vous laisse entre de bonnes mains. N'hésitez pas à demander si vous avez besoin de quoi que ce soit. Je vous verrai ce soir pour le dîner.

Puis il salua et s'éloigna, laissant Viktor s'occuper de Mme Nikolaï.

- Madame, si vous voulez bien me suivre, commença le garçon en s'inclinant légèrement. Il se retourna pour la guider jusqu'à l'escalier d'accès au dirigeable, lui offrant son bras comme appui. Comme l'a dit M. Ostenka, madame, je suis tout à votre disposition si vous avez le moindre problème ou la moindre question. Evidemment, nous vous avons réservé une des meilleures chambre à bord de l'Anouchka. J'espère que le malheureux problème technique qui nous a retardé aujourd'hui ne vous a pas causé trop de désagrément.

Tout l'équipage savait que la cantatrice Sveta le Rossignol allait voyagé sur l'Anouchka pour rentrer à Moscou depuis Tomsk. Viktor jubilait d'être le garçon de cabine qui lui avait été affecté.

La rossignol étouffa un rire. « Vous n'avez donc pas compris, je vous taquinais jeune homme. » Elle se servit dans une autre tasse (oui il y avait une autre tasse !) « Je vous le propose par politesse et pour vous détendre un peu, vous semblez ne pas être à l'aise, or peu importe ce que l'on fait il est important d'être à l'aise pour être efficace. »

Viktor retint une expression de surprise. Les réactions de la dame, son aisance dans la conversation, n'arrêtaient pas de le prendre au dépourvu. Tout en elle évoquait la haute société pourtant elle prenait le temps de rassurer un simple domestique. C'était déroutant et flatteur en même temps.Pardonnez-moi, madame, c'est très aimable à vous mais, vous savez, on n'autorise d'ordinaire pas les garçons de cabine à être aussi familiers avec les passagers.

« Personne n'en saura rien. Dépêchez-vous de boire votre thé et retournez travailler, vous n'aurez qu'à prétendre que j'ai renversé la table et que vous m'avez aidé à tout remettre en place. » fit-elle en sirotant quelques gorgée de son thé.

D'accord. Merci, madame. Viktor sirota rapidement son thé, essayant de regarder partout ailleurs que Mme Nikolaï mais ne pouvant s'empêcher de lui jeter de fréquents coups d’œil, comme un papillon tournant autour d'une lampe. Sa tasse finie, il se leva pour partir mais se figea en repensant à l'oiseau. Madame, il y a toujours le problème de votre oiseau. Je dois le remettre dans sa cage avant de risquer qu'il s'échappe quand j'ouvrirais la porte.

D'un rapide passage de serviette sur les lèvres Svetlana s'essuya la bouche. « Oh oui je l'avais oublié. » Elle se leva et se dirigea vers Mirage qui avait changé deux ou trois fois de place depuis la dernière fois, elle tendit les mains en bol vers elle tout en s'approchant doucement. Toute calme Mirage s'envola de nouveau et vint confortablement se poser dans les paumes de sa Rossignol. Svetlana avait une étrange affinité avec les oiseaux...

Et bien, si même l'oiseau était sous le charme, pensa Viktor avec un soupçon d'autodérision. Une fois l'oiseau rentré dans sa cage, il se hâta de fermer la porte. Madame, le dîner est servi à 19h30, je viendrais vous chercher à 19h25. Profitez bien du vol. Sur ce, il prit congé.

Après cet incident Sveta prit le temps de se détendre avec une bonne lecture et quelques lectures de script de ses prochaines représentations jusqu'au soir où elle entendit frapper à la porte. Elle prit le temps de se lever et de se préparer non sans un « J'arrive, j'arrive. » pour aller ouvrir.

Le regard fixé vers la baie vitrée qui malgré son appréhension du voyage en dirigeable la faisait rêver, Svetlana s'assit sur la chaise qu'on lui présentait à la table. « Merci. » Elle ne sut trop quoi dire de plus, subjuguée par la beauté singulière de l'endroit.

« Que se passe-t-il ? » Demanda Sveta à Viktor, légèrement inquiète. Les cris d'horreur et de colère lui rappelèrent de mauvais souvenir et la firent quelque peu paniquer, son souffle devint court.

Le cri de panique de Sveta fendit l'air, tétanisée par la peur cette scène fit remonté d'une part la chasse à l'homme qui la concernait à Paris et d'une autre part le meurtre de son père dès que sa zoothropie fut dévoilée. « Mais faites quelque chose ! Cette pauvre femme ! Aidez-la bon sang ! » elle se surprit elle-même de la réplique qui venait de lui échapper et mit les mains devant sa bouche tout en se recroquevillant.

Svetlana ne cligna pas des yeux un seul instant en fixant la scène tandis que Viktor la menait jusque dans sa cabine. Elle priait de tout son cœur pour que la pauvre femme s'en sorte vivante et ne soit pas exécutée en plein voyage. Et si elle avait de la famille à bords ? Même ailleurs et qu'ils apprennent ce qu'il s'est réellement passé ? Sveta ne souhaitait à personne de vivre cela.

La jeune femme tremblait, assise sur le fauteuil elle était en état de choc. Elle en savait pas non plus quoi répondre au garçon, elle allait bien, physiquement en tout cas, elle reprit une respiration lente. « Oui, je... je vais bien, merci. » Sveta se retint d'ajouter une réflexion sur la zoothrope mais le risque était trop grand, et si Viktor était anti-zoothrope ? Et il la dénonçait pour ce qu'elle avait déjà dit ?

La jeune femme se mit à trembler et sa réponse mal assurée ne rassura pas Viktor. Ne bougez pas, je vais vous chercher quelque chose de chaud. Il gagna la porte à grand pas. Je reviens dans cinq minutes. Et effectivement, cinq minutes plus tard il était de retour avec une théière remplie. C'est du thé vert aux agrumes. Allez-y, buvez. l'encouragea-t-il doucement.

En cinq minutes de temps Sveta put se calmer un peu et reprendre son souffle, l'arrivée du thé ne pouvait néanmoins que lui faire du bien. Elle prit la tasse entre ses mains et souffla la fumée qui s'en échappait avant d'en boire une ou deux gorgée. « Merci pour le thé. Des nouvelles de l'incident ? » s'inquiéta-t-elle finalement.

La nouvelle de la résolution de l'affaire ne sembla pas ravir Svetlana, elle se contenta de boire silencieusement son thé - qu'elle trouvait délicieux mais avait du mal à l'apprécier avec la situation. Mais la dernière phrase du garçon de cabine la fit tiquer. « Vous avez donc, comme je le craignais, entendu la phrase qui m'a échappé... »

Oui, répondit franchement Viktor. Avec le bruit et la confusion, je suis pas sûr que beaucoup de gens aient entendu mais moi je... enfin, c'est un peu mon travail de faire attention à vous. C'était tout à fait ridicule de rougir pour cette simple phrase, mais Viktor ne put pas s'en empêcher.

Elle soupira de soulagement. « J'espère qu'il n'y a que vous en effet... » Une dernière gorgée et elle posa sa tasse de thé sur la petite assiette qui l'accompagnait. Suite à ces évènement Sveta avait grandement besoin d'une cigarette, elle avait beau faire croire, en société, qu'elle n'en était pas addict, ce n'était clairement pas le cas. « Ils ne vont pas la tuer au moins ? Quoique la livrer aux autorités reviendrait au même... » fit-elle en préparant sa clope.

« Alors elle mourra demain... » fit-elle, dépitée. Elle expira quelques volutes de fumée après avoir tiré sur la cigarette soigneusement placée au bout de la tige noire. Elle ferma les yeux. « Sauvé n'est pas le terme que j'emploierai. Dieu les a puni pour leur péchés ou des graves péchés de leurs aïeuls, je pense qu'il serait de bon ton de leur épargner une plus lourde punition encore. »