Nano. RolePlay

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Privé (Max-Klyde)
- Type de RP : Express
- Tour de jeu : /
- Délai maximum d'attente de réponse : /
- Sauts de tours : /
- Autre : Luna voudrait (exige !) que Klyde boive de l'alcool... et pas du vin de messe apparemment.

En frottant bien, la tâche de sang finissait par partir. Le soucis, remarqua-t-il dans le reflet de la vitrine déserte, c'est que sa joue était à présent légèrement rouge à force de frotter (ce qui se voyait plutôt bien sur sa peau pâle). Fichu démon.

Klyde en avait croisé un alors qu'il faisait sa petite ronde de repérage après sa chasse, toujours un peu plus loin de son domicile, pour explorer d'avantage son quartier. Ce n'était pas grand un martin pécheur pourtant mais ce genre d'oiseau n'est pas très courant en Russie. Comme quoi, avoir étudié plus assidument les animaux lui était bien utile.
Sauf que ce démon-là s'était montré bien plus dangereux sous sa forme humaine que bestiale : la montagne de muscles qui se cachaient sous ces plumes bleutés avait broyé sa main blessée encaissant sa dague à même la paume. Sentant son jugement dernier arriver, la bête avait tenté le tout pour le tout et Klyde avait dû lui planter directement un de ses couteaux de lancer dans la gorge. Il détestait faire ça, ça faisait bien trop de sang quand il retirait la lame. Aussi, il avait préféré perdre son couteau en même tant que le cadavre.

Sa vieille cicatrice le lançait terriblement (il n'osait pas retirer son gant pour voir les dégâts) mais hormis ça, il semblait assez présentable pour la messe matinale du dimanche, la plus importante de la semaine qu'il refusait de manquer. Quitte à arriver après le début de l'office et de rentrer dans une église qu'il n'avait pas encore visitée en catimini pour s’assoir dans le fond, la tête basse et l'attitude humble effacé des croyants.

Maksim doit prouver sa foi chaque jour de sa vie ; rater la messe dominicale n'est pas une option. Le paternel ne rigole jamais avec ça. Quarante de fièvre était une excuse tout juste acceptable. Alors Max s'y est habitué et en profite pour dormir pendant le rituel. Alors que l'office commence, un retardataire se place sur son banc. Intrigué, il observe l'individu de derrière ses lunettes noires. Il ne l'avait jamais vu et pourtant il a une bonne mémoire des visages.

Maksim joint les mains et murmure les paroles habituelles. La venue de l'inconnu l'intrigue à tel point qu'il continue de l'observer discrètement, c'est que ces messes ont tellement peu de distractions. Celui-ci est pâle et grimace bizarrement. Le rituel se poursuit avec le capitule. Le jeune homme ferme les yeux, un peu déconnecté de ceci, un comportement qui pouvait passer pour pieu. Ils commencent le chant, Maksim bouge les lèvres en conséquence.

Le chant n'avait rien de la justesse qui était exigé pendant les chœurs. Les enfants devant l'autel se débrouillaient plutôt bien, de ce qu'il arrivait à percevoir. Chanter lui manquait... et pour une fois, il s'autorisa à donner un peu de sa voix. Oh pas bien fort, mais assez pour que ses notes justes et harmonieuses de mêlent aux autres. Il en oublierait presque la douleur à sa main, sa joue qui le démangeait et le regard qu'il sentait sur lui.

Les prières se succèdent. "Bénissons le Seigneur." Hum, déjà fini ? Maksim émerge et se lève sans attendre. Sa famille a l'habitude de le voir sortir comme un sauvage. Il tente de passer devant l'inconnu quand il remarque une trace de sang sur sa main -- gantée d'ailleurs. "Eh, comment tu t'es fait ça ? Tu t'es pas lavé les mains ?"

Comme il n'aimait pas spécialement les bains de foule, le jeune Guide attendait en général d'être dans les derniers avant de quitter les lieux. {Trésor...? Tu as une question} lui fit savoir son ange gardien alors que son attention était focalisée ailleurs. En levant les yeux, il croisa le reg... lunettes d'un garçon dans ses âges et réalisa uniquement ensuite sa remarque. "N-non, pas grave. Ma faute, pardon" enchaîna-t-il sous l'habitude, totalement pris au dépourvu.

"Pas ta faute ? Tu ferais mieux de laver ça avant que quelqu'un d'autre te voie. À une fontaine par exemple." Max en est à penser que ce garçon s'est maladroitement blessé avant d'arriver en retard à la messe. "Dis, t'es nouveau dans la ville ?" Puisqu'il parle à l'étranger, autant satisfaire sa curiosité. Le regard de l'autre est fuyant et très clair aussi. Lui aussi a un père exigeant ?

Il avait eu quelques leçons au camp concernant les soins de base et plonger la main dans une fontaine publique n'était pas une des meilleures idées. De mémoire, il devait faire bouillir l'eau et la bénir. "Je ferai, promis." La Sainte semblait satisfaite mais ne dit rien à propos de l'autre garçon (Pavel aurait sûrement eu un tout autre avis). "Oui, depuis quelques temps" répondit-il assez vaguement.

À son ton, le garçon maladroit ne semble pas pressé de se laver, alors que le sang sèche vite et tâche facilement. Maksim ne comprend pas le comportement étrange du garçon et flaire des cachoteries. Mystère qui a tendance à l'attirer, comme une plaie qu'on a envie de gratter. "Bon bah, lève-toi si tu ne veux pas que je te marche sur les pieds. T'es pas avec ta famille ?" Peut-être qu'il n'en a pas. Le tact, Max ne connaît pas trop.

"Non, je suis venu seul." Pour ce qu'il pouvait avoir comme famille du reste. Obéissant, Klyde se leva et sortit de l'allée de bancs mais une fois au bout, ne savait pas trop quelle attitude adopter. Sa maison était relativement loin et il valait mieux éviter de passer par les toits s'il ne voulait pas empirer les dégâts à sa main. Le sang d'ailleurs commençait à couler hors de gant, pas beaucoup mais assez pour qu'il affiche un air contrarié. "Où puis-je faire bouillir de l'eau ?"

La question semble s'adresser à lui. Max tourne la tête. En effet, où peut-il faire bouillir de l'eau ? Maksim aimerait sortir une réponse qui le fasse passer pour un mec cool. Malheureusement, il est loin de son quartier ; pour rejoindre sa famille, il doit aller à l'église près de leur maison à eux, lui n'y habite plus. "T'as l'hospice ou un salon de thé," dit-il avec un haussement d'épaule.

L'hospice il connaissait, du moins savait-il ce que c'était. Mais... "Un salon de thé ?" Klyde s'en voulu immédiatement d'avoir posé la question, il allait finir par "sortir du lot" et il ne fallait pas.

"Bah oui, un salon de thé. Ils font bouillir de l'eau, tu prends ta théière discrétos dans les toilettes et tu la verses sur ta main" C'est bizarre mais c'est le seul truc un peu débrouillard qu'il a trouvé. Il voit son père et le reste de sa famille s'approcher dans sa direction (ou celle de la sortie). Zut ! Il aurait dû en profiter pour partir. "Bon, je t'emmène à l'hospice. Suis-moi !" dit-il en désignant la sortie.

Il n'était pas sûr mais ca ressemblait beaucoup à un ordre... {Ou alors, un geste charitable pour qui veut venir en aide à son prochain.} Sous ce nouvel angle de vue, l'humeur de Klyde changea légèrement pour un sourire sincère. "Merci beaucoup Monsieur" fit-il de la manière qui lui semblait la mieux adaptée, le regard plus franc. Il restait tout de même dans un coin de sa tête l'image d'un rouquin mécontent...

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"Pas monsieur, Maksim, c'est mon nom." L'autre le suit jusqu'à l'hospice où Maksim emprunte le nécessaire pour nettoyer la plaie, inutile de déranger le personnel soignant outre mesure. Il présente l'antiseptique et le bandage à l'illustre inconnu. "Tu devrais retirer ton gant," suggère Max. "Alors, t'étais où avant de venir ici ?" demande-t-il pour faire la causette et satisfaire sa curiosité.

Klyde suivait docilement et les lieux lui donnaient l'étrange impression d'être revenu à son camp de Saratov. Les religieuses en plus. Il fut un instant nostalgique des murs qui l'avaient vu grandir mais la nouveauté et le garçon bienveillant l'obligèrent à rester concentré.  "A Tomks" dit-il en libérant sa main. Le sang avait imbibé le gant et recouvert l'immonde cicatrice qui partait entre le majeur et l'annulaire jusqu'au milieu de sa paume. Peu surpris, Klyde se contenta de regarder de plus prêt en tournant sa main à la lumière. "Vous êtes de Moscou?" demanda-t-il, tout à sa contemplation morbide pour évaluer les dégâts.

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"Tomsk, c'est sympa comme ville. Arrête de me vouvoyer, on a quasi le même âge ! Oui, je suis à Moscou." Ça faisait combien de temps déjà ? Il avait onze ans. "Ça fait dix ans que j'y vis, je connais bien la ville." Maksim pose la bassine et le pichet d'eau bouillie devant l'adolescent.  Il observe la main ensanglantée, cherchant la plaie et voit à la place une impressionnante cicatrice réouverte. "Où tu t'es fait ça ?" Ça ressemble à un vieil accident.

"D'accord... C'est une grande ville. Il faut dix ans pour la connaître ?" Il espérait vivre assez longtemps pour, il aimait bien la capitale pour l'instant. Avec sa main libre, Klyde releva sa manche pour dévoiler un brassard en métal finement ouvragé et verser doucement l'eau chaude sur sa plaie. Les gouttes rougies tombèrent dans une petite vasque à côté d'eux. "Petit accident  un couteau à mes onze ans." Mais en dévoilant d'avantage la blessure où de la peau manquait, l'adjectif "petit" n'était guère adéquate.

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"Je pense qu'il faut au moins deux ans pour connaître la ville… Un petit accident ?" 
Maksim imagine le tableau : le gamin en pleure les parents qui le grondent puis le soignent en essayant de le calmer. Le milicien lui tend une serviette pour essuyer tout ça et appliquer le désinfectant. La blessure a l'air profonde, trop pour l'image d'un simple enfant jouant avec un couteau. "Tu me racontes ? Et t'as fait quoi pour te la rouvrir ?"

Maksim peine à masquer sa surprise quand l'autre lui raconte l'anecdote. Se faire une telle blessure reste étrange. Le couteau a beau être lourd, le corps esquive suffisamment bien et le manque de chair indique une nécrose. Maltraitance ? A-t-il à faire à un zootrope ? Et plus étonnant encore... "Toi, te battre contre un adulte, mais pourquoi ? Et après, tu vas tranquillement à la messe ?"

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Le "il ne voulait pas se laisser tuer gentiment" n'était peut-être, peut-être !, pas la chose à dire. {Tu progresses Trésor, c'est bien} se moqua-t-on tendrement. Par contre, il pouvait au moins expliquer le contexte sans mentionner la fin. "Un démon qui fuyait, j'étais sur son passage. Et c'est important la messe ! Tu crains le soleil ?" enchaîna Klyde sans logique apparente dans son discours.

Il se fait bousculer par un démon en fuite et ça rouvre sa blessure. Plausible. Maksim le regarde avec de grands yeux effarés. Savoir qu'un gamin comme lui avait été près d'un démon alors que lui, milicien, allait à la messe. Il aurait voulu des détails mais son interlocuteur lui pose alors une question inattendue… "Quoi ? Mais pourquoi tu poses la question ?" Ses yeux vont à ses mains à lui, blanches comme le lait, on voit même les veines en regardant bien.