Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demander par MP au préalable)
- Type de RP : Flashback de trois ans dans le passé (Max a 17 ans et Anou 4)
- Tour de jeu : ordre d'apparition
- Délai maximum d'attente de réponse : 10 jours
- Sauts de tours : 1, 2, 3 !
- Autre : les animaux sont les bienvenus

Le train arriva en gare, délivrant ses passagers. Parmi eux se trouvait un adolescent tout ce qu'il y avait de plus ordinaire : de cheveux bruns, de peau blanche et d'une humeur massacrante. Sa famille le traîna jusqu'à l'hôtel où il déposa ses bagages. L'immobilisation dans le train l'avait éreinté mais rester à l'hôtel avec le reste de sa famille ne le tentait pas le moins du monde. Il avait même très envie de s'en éloigner le plus possible et de prendre l'air.

Dehors, à mesure qu'il parcourait les rues, un léger sourire dérida son visage. Tomsk était une grande ville mais différente de Moscou, rester ici deux semaines ne serait peut-être pas si mal. Il se promena au hasard jusqu'à arriver à une foire où les culs-terreux des alentours allaient vendre leurs produits. Il y avait longtemps que Max n'avait pas vu autant d'animaux à la fois. Il s'approcha et tendit la main vers un mouton.

"Pas question, tu me marcherais sur la figure," répondit-il en payant le vendeur. La petite parla de manger et Maksim aussi commençait à avoir faim mais il ne devait retrouver sa famille que dans trente ou vingt minutes. Il préférait rester avec Anoushka. "Tu as mangé une brioche, une pomme d'amour et du lait de brebis. Qu'est-ce qu'il te faut pour être rassasiée ? De la viande ?" Il fallait chercher les grands-parents pour calmer ce fauve affamé.

Maksim lança un regard appuyé au vendeur qui se moquait d'eux et prit la main d'Anoushka pour l'emmener plus loin, le cerf-volant dans l'autre main. "Bon, tu veux retrouver Dedoula et Baboula ou manger de la viande invisible ?" Parce que tout l'argent est parti dans le cerf-volant. Pas de bol. "Tu peux même faire les deux."

La petite s'était arrêtée de marcher et regardait Maksim avec un regard plein de tristesse. Cette fois, elle allait vraiment pleurer. "Non mais tu voleras un jour et tu mangeras de la viande. Juste pas aujourd'hui. Mais… Tu as fait plein de trucs chouette aujourd'hui… Tu as vu un spectacle et la ville. C'est pas rien la ville, non ? Et puis tu as maintenant un beau dirigeable ! Et Sobaka. Tu veux pas faire le palais des glaces ? C'est amusant et tu fais pas ça tous les jours avoue !"

Un jour ? Mais ça arrivait quand, un jour ? Elle n'arrivait pas à se l'imaginer. Un jour, ça pouvait aussi être jamais. C'était trop vague, un jour. Trop flou, sans aucune réalité. Mais elle coinça ses sanglots dans sa gorge parce qu'il faisait beau et parce que Maksim faisait des efforts. Elle ne voulait pas tout gâcher d'une inverse. "Moui..." croassa-t-elle d'une voix étranglée, un peu éteinte aussi, en serrant la main du jeune homme.

Anoushka semblait encore triste mais elle faisait des efforts pour ne pas le montrer et Max l'aimait trop pour lui faire les remontrances usuelles. Il l'accompagna à l'attraction et passa devant les miroirs déformants et des vitres invisibles. "Regarde, on dirait mon jumeau ! Et là, ta jumelle, accompagnée de son Sobaka à elle."

Les facéties créées par les miroirs de glace réussirent à la dérider, surtout lorsqu'ils arrivèrent dans la partie du palais qui grossissaient, rapetissaient et déformaient à tout va leur corps. Là, son rire clair s'éleva à tout va et le mouvement vint redonner de la vie à son corps qui sautillait d'un glaçon à un autre avec la vitesse du vent et l'agilité du cabri.

La petite a retrouvé le sourire et son rire cristallin résonne dans le palais. Sobaka était tout joyeux aussi. Maksim ne pensait pas à l'idée que cette belle journée s'achève un jour. Il retrouva l'âme d'enfant enfoui en lui et participa volontiers aux délires de la petite. Il ne sautillait pas comme elle mais faisant de grands mouvements vifs pour la suivre ou la surprendre. Sans crier gare, il se cogna à une vitre mais au lieu de s'énerver contre, il rit de sa maladresse.

Anoushka rit tellement fort de la déconfiture de son ami du jour qu'elle trébucha sur quelques pas et s'écrasa à son tour contre un miroir de glace, ce qui redoubla son hilarité. Le palais tout entier retentissait de cette cloche de clarté, pure comme le carillon d'un ange, aussi léger qu'une colombe. Dans sa chute, elle avait échappé à la vue de Maksim, perdue entre deux deux blocs glacés, et une idée de cache-cache germa dans son esprit ; elle eut tôt fait de disparaître.

Le rire cristallin s'était tut et Maksim était suffisamment malin pour deviner l'idée de l'enfant. "Bah alors, Sobaka, où est Anoushka ? Cherche !" Le chiot le regarda, comprenant qu'on lui parlait mais ne bougeant pas. "Anoushka !" répéta Maksim. Il laissa le chiot et chercha les potentielles cachettes, à commencer par ces blocs censés incarner de la glace. Ils ne font pas les choses à moitié, ces forains. "Je t'ai trouvé !" Et il tenta de l'attraper.

Mais Anoushka était une fille de la taïga, insaisissable comme une fée, vive comme un torrent, habile comme un cabri de vent. Elle feinta, elle sprinta et passa sous les jambes du garçon et dérapa derrière comme mue par une bourrasque. Sobaka s'engouffra dans son sillage et le palais de glaces résonna de leurs rire et aboiement conjugués. Puis vint le silence de la proie qui se terre dans un abri qu'elle croit sûre, sans même un petit gloussement.

Agile comme un renard, la petite fille passa sous sa garde et fut hors de portée quand Max se retourna. Sobaka et elle furent hors de vue à nouveau et tapis en silence. Alors comme ça c'était lui le chasseur ? Eh bien, il serait chasseur ! Maksim les chercha sans bruit et tenta d'attraper la fillette. À la première tentative, il choppa une masse chevelue mais c'était le chiot. Il reposa l'animal et reprit leur jeu qui dura un petit moment.

Elle s'échappa d'un cheveu plusieurs fois en riant, rapide et agile, tout à tour cabri, renard, insecte bourdonnait de joie. Mais elle finit par faire une erreur en percutant un mur de glace dans sa fuite ; un cul de sac !! Et elle n'avait pas le temps de faire volte-face, Maksim la talonnait de trop. Elle essaya néanmoins de le gruger à nouveau en passant sous ses jambes.

Sa proie était coincée entre trois murs et lui. Elle tenta de repasser sous ses jambes mais le chasseur chopa la petite renarde et la souleva du sol. "Alors Anoushka, on ne peut plus s'échapper ?" Il la porta et la conduisit à tâtons vers la sortie car s'il se cognait à nouveau, il risquait de lui faire mal. Il appela Sobaka, ce serait dommage de le laisser derrière et devoir re-entrer pour le chercher.

Elle était tenace et gigota longtemps. Ses efforts inutiles, elle tenta de l'amadouer avec sa voix et son regard. "Je pensais que tu ne voulais plus toucher le sol, dit-il malicieusement. Bon d'accord, je te lâche." Et il la posa, qu'importe qu'elle s'élance à nouveau dans le palais. Maksim l'attendrait à l'extérieur, avec Sobaka.

Elle médita un moment ce qu'il venait de lui dire, la lippe sérieuse. Et quémanda d'un coup qu'il la porte avec des bras impérieux. "T'as 'aison, fais-moi voler." ordonna-t-elle avec l'éclat dans les yeux de c'est-important-pour-moi-je-ne-plaisante-pas. "Sviou plaît." ajouta-t-elle avec un sourire cherchant à amadouer.

La petite quémanda d'être portée, ce qui ne dérangeait nullement Maksim désireux de prouver sa force. En plus, une gamine de 4 ans c'est tout léger. "Paré au décollage." Il souleva une nouvelle fois la petite et la mit sous son bras. "Le moteur fonctionne, capitaine Anoushka ?" Quel était son nom de famille d'ailleurs ? "La portance du vent est quasi nulle, il nous faut plus de puissance !" Et il couru vite malgré le regard des passants sur leur passage.

"Tout est OK, copilo' !" répondit-t-elle avec un grand enthousiasme qu'elle avalait à grandes gorgées. Tout son corps vibrait de cette énergie, c'était juste meilleur que manger un sacré bon fromage, ou un bon morceau de viande. "Les moteu', c'Ok, copilo' !" Elle battit des pieds avec un grand sourire, se mit bien à plat en étendant ses bras au maximum. "Pui'an à fooooond ! Déco'age !"

Ils s'amusaient bien, enfin surtout Anoushka qui touchait son rêve de voler en dirigeable. Maksim n'avait jamais été le grand frère, c'était assez cool. Sa vie aurait peut-être été différente… Les cloches sonnent la nouvelle heure, Maksim se fige. Il ne lui reste que cinq ou dix minutes pour rentrer à l'hôtel. "Anoushka, je te pose. On doit retrouver tes grands-parents vite, d'accord ?" Oh, ce n'était pas une question, il fallait retrouver ses grands-parents sans tarder.

Maksim tira la petite par la main et regarda dans toutes les directions le grand-père et la grand-mère. Il retourna à l foire au bestiaux et le petit banc où ils les avaient laissés. Vite, le temps jouait contre lui, il devait encore retrouver son hôtel ! "Si tu les vois, tu me dis !"

Anoushka traînait des pieds. Anoushka bougonnait. Anoushka détournait le regard du banc où se trouvaient ses grands-parents. C'était vrai, quoi ! Elle n'avait pas la moindre envie de rentrer. Pas envie que son nouvel ami parte. Pas envie d'arrêter de jouer. C'était nouveau. C'était amusant. Il aurait fallu être folle pour vouloir que tout cela cesse.

Maksim ne prêta pas attention à l'humeur soudaine de l'enfant et c'était tant mieux, ça aurait fatalement détériorer leur contact pour l'instant plus positif que négatif. Il arriva devant les grands-parents, toujours inquiet mais soulagé de pouvoir bientôt courir. "Je vous la ramène, je dois y aller. Ah et elle a acheté un cerf-volant. Voilà, bonne journée, je dois trouver l'hôtel Pignon sur rue !" dit-il en se remettant en marche.