Concentrée à la fois sur son terminal et sur son environnement direct 'non-virtuel' Abygaëlle emboîte la pas de sa partenaire. « Si tu penses que c'est par là alors j'te suis ! » Elle cesse évidemment de pianoter des codes incompréhensible lorsqu'elle se met à descendre l'échelle.

Cette fille est vraiment badass. Au poil ! Alors go ! Remontées à l'étage "surveillé", elle ouvre l'écoutille en grand et s'extirpe de la coursive verticale. Le couloir est jalonné de portes et brisé en son milieu par un carrefour. T'vois aussi l'int'rieur des pièces ?

À moitié concentrée sur le chemin elle suit Siv sans forcément plus regarder où elle va, son regard planté sur les caméras. « Mh... pas toutes, soit les autres sont plus sécurisées, soit elles ne sont pas sur le même réseau, soit il n'y en a pas. » Elle se plaque contre un mur et se dirige vers une porte à sa gauche « Porte gauche ! Des type se pointent en face ! »

Chiotte ! Elle devance Aby devant la porte. Celle-ci est verrouillée par un simple détecteur de mouvement. Ça passe ou ça casse. Elle agite la main devant, le mécanisme émet un petit bip, passe au vert et la porte s'ouvre dans un chuintement. Elle se précipite à l'intérieur en croisant les doigts.

Aby suit le mouvement, ferme la porte et se plaque contre, espérant que les deux gardes n'aient rien remarqué : Loupé, le temps précieux que leur a fait perdre l'ouverture de la porte a été trop important et ils ont dû remarqué un mouvement : « Qui v'là ! » résonne dans le couloir suivit du bruit caractéristique d'un percuteur d'arme à feu. « Merde... » jure Aby en se pinçant les lèvres.

Petite infiltration pépère ? Peuh ! c'était trop beau. La pièce dans laquelle elles sont semble sans issue. Et c'est une salle genre placard à balai. J'te jure. Y a tout ce qu'il faut pour faire le ménage, donc à moins de se faire passer pour des agents d'entretien… P'tain d'merde. On v'pas faire ça qu'même ! Est-ce qu'il y a des combi, du coup, parce que dans la leur actuelle, personne ne gobera qu'elles sont là pour laver le sol. Siv se met à fouiller partout. Sans aucune discrétion.

Siv la voit faire du coin de l'œil juste avant d'ouvrir la porte. Y a plus qu'à espérer qu'ils n'ont pas vu deux personnes. Heu ouais, f'pas s'nerver, les gars, qu'elle dit, le matos en suspension autour d'elle. Ils la regardent d'un air suspicieux. On t'a j'mais vu, dit l'un d'eux. Ben c'parce qu'c'est mes ordres. N'ttoyer en f'sant en sorte qu'personn' sache qu'ça s'fait pas t'seul. J'vais 'voir un blâme 'cause d'vous. Ouaip, elle tente la culpabilisation. Sur un malentendu, tout ça…

L'humain baraqué s'écarte pour laisser passer la concierge, d'un air suspicieux. « Mouais, pardon d'la méprise. Mais fais gaffe la prochaine fois ! Pourrait t'arriver des misères s'tu t'faufiles comme ça. » L'autre regarde à l'intérieur de la pièce, et semble chercher quelque chose : « T'es toute seule ? »

Ben en mêm' temps, c'mon job, de m'fauf'ler. Donc j'fais just' mon job. Elle appuie sur un bouton du chariot qui se met à léviter derrière elle et la suit dans le couloir. Heu, ouais. Pas b'soin d'êt' plus pour ça. Faut just' app'yer sur d'boutons. Et s'planquer quand d'gens arrivent. C'plus facile t'seule, ça 'ussi. Elle hausse les épaules, comme si elle expliquait un truc simple à des bébés hursons.

Alors là, sûr que c'est un coup d'Aby. Elle tapote le chariot comme si elle flattait un animal. Bien ouéj, meuf ! Bon, on va par où, m'tenant ? Avec le matos d'entretien, elle se sent toute puissante. Elle vont pouvoir aller partout ni vu ni connu j't'embrouille. C'est tellement du génie qu'elle aurait dû viser ça tout de suite. (Oui, elle prend la grosse tête.)

Aby hausse un sourcil, elle est toujours en train de bidouiller sur son terminal : « Comment ça bien ouèj ? J'ai rien fait, j'essaye de garder le contrôle de cette foutue station, y'a d'la résistance. » Murmure-t-elle d'un air à moitié paniqué à moitié concentré.

Ah bon. Elle aurait cru. Timing parfait, en tout cas. D'ac. Bon ben j'fais comme d'hab, alors. Tu m'fais signe si t'trouves un truc 'ntér'ssant. Sur ces mots, elle avance dans le couloir, scanner en action au poignet pour évaluer autant que possible ce qui constitue son environnement. La plupart des portes sont normales et ne semblent rien cacher d'intéressant. Au croisement, elle choisit d'aller tout droit et continue d'analyser tout ce qu'elle peut.

« MERDE ! » Crache-t-elle sous le chariot « J'ai perdu les caméras et le contrôle des accès officier... » Elle soupire longuement... « Bon au moins avec les cam' j'ai eu l'temps d'faire une carte un peu plus précise, mais incomplète toujours. »

Heu, d'ccord. J'dois m'inqui'ter ou pas ? Elle ne jette pas un regard aux caméras, histoire d'être crédible un minimum si quelqu'un la remarque au poste de surveillance. Elle croise les doigts pour que le type aux commandes ne connaisse pas sur le bout des doigts les emplois du temps de chaque personne présente sur la base. Elle mets la serpillère-auto en route dans son sillage et envoie le drone anti-poussière devant elle.

« Ça d'pend d's'ils trouvent ma puce dans leur système... » Elle marque une pause. « Droite. On approche d'un pièce qui sortait des réseaux de caméra, j'me d'mande si c'est pas justement la salle des serveurs. »

'kay, répond-elle en repérant la porte. Et j'peux entrer sans êt' vue ? Elle approche sans faire mine de s'y intéresser, juste au cas où elle apparaîtrait sur les images de surveillance. Pas sûre qu'un concierge puisse entrer dans une salle "invisible" sans attirer l'attention.

« Pas sûre, faudrait déjà voir si elle est ouverte, c'qui m'étonnerai fortement. Si c'est pas le cas, j'ai de quoi forcer la serrure mais va falloir agir vite après ça... très vite. » Elle regarde la carte et commence déjà à réfléchir à un plan de retraite. « M'faudrait au moins 10 minutes pour faire deux copies du ficher qu'on doit récup', un pour l'autre con et un pour nous. »

Mmh. Tenter l'ouverture sans savoir si elle est surveillée ou pas… En même temps, si ça se trouve, l'alerte est déjà donnée parce qu'elle n'a rien à foutre là. Elle tente l'ouverture. C'est verrouillé, évidemment. Bon, vais m'ttarder sur c'sol qu'à b'soin d'lustrage, j'dirais, et t'fais ton truc su' l'verrou. Elle détache le balai-brosse qui se met en action tout seul quelque part à ses pieds, selon ses ordres numériques. La serpillère-auto s'est arrêtée à côté et attend sagement son tour.