Nano. RolePlay

Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Délai maximum d'attente de réponse : 1 semaine
- Autre : Ces deux-là vont kicker du ass. Encore.

Ciarán se remémorait la première fois qu'il avait véritablement laissé son empreinte sur ce nouveau monde. Une inscription en alphabet ogham, peinte avec du sang. Le sens de celle qu'il avait révélée à Aldo ne résultait que d'une humeur plaisantine, elle-même ayant résulté de son excitation grandissante pour ce qui l'attendait dans ce monde à la nature réjouissante et à la brutalité jubilatoire. Des sursauts ne font pas de mal au véritable message qu'il comptait répandre dans ce monde. Au contraire. En tout cas, plus il en laissait, mieux c'était. Plus qu'un devoir, c'était un besoin.
Puis son esprit se refocalisa sur l'instant présent : après plusieurs jours de marche et de survie, les deux partenaires se retrouvèrent sur une haute colline, surplombant une grande ville en bord de mer. Nous y voilà ! C'est probablement Vannstad. On le verra sûrement sur le panneau, en bas. Une petite bourrasque de vent se manifesta alors. Ciarán posa son sac à dos, ouvrit sa veste militaire, enleva sa casquette militaire, et ouvrit les bras : il laissa alors le vent secouer sa veste et ses cheveux, avec un grand sourire. Puis la bourrasque se calma. Regarde-moi ça, Aldo ! Un terrain de jeu en vue, un soleil matinal bien bleu, un vent à chatouiller les barbes des vikings ! C'est une journée parfaite pour bousiller du zombie ! Puis il remit sa casquette et réenfila son sac à dos. Un petit quart d'heure de marche et on y est.

Ciaran, assis et les mains posés sur ses genoux, affichait un regard vide, conscient de l'explosion de rage d'Aldo mais encore trop focalisé sur la perte. Comme s'il était habitué à y penser, et qu'il était désormais insensible à cette réminiscence. Un long soupir montra qu'il n'en était rien. Il mit enfin les mots sur ce que les endeuillés avaient parfois du mal à articuler : Oui. Ils l'ont tuée. Il baissa la tête, fermant les yeux. Et c'était mon tour. Moi, le deuxième traître du gang. Je devais mourir. Mais dans un monde sans Alys, je m'en foutais de crever. C'est alors... que l'inspecteur du commissariat de Leeds m'a fait une proposition.

Dégonflés, dégonflés... il est gonflé çui-là ! m'offusquai-je.

Et voilà comment je me suis retrouvé avec ce béret et cet uniforme. Me concentrer sur la progression dans l'armée, devenir le plus fort... C'est ce qui donnait du sens à ma vie désormais. J'étais pas le plus obéissant, mais j'ai appris à respecter la hiérarchie. Plus ou moins... Je me rattrapais par mon talent, et du talent, mon vieux, j'en ai ! Armes, corps-à-corps, tactique... Je suis finalement devenu sergent. J'ai fait des opérations spéciales partout dans le monde jusqu'à rejoindre une unité internationale pour sauver le Dr Bridges en Norvège. La suite, tu la connais... Et tu m'as rencontré, fit-il avec un geste du style "tadaaa".

Ciaran leva la tête vers le ciel. Aldo paraissait naïf de par son comportement, mais ne l'était pas tant que ça : il n'était pas aveugle sur la cruauté du monde. Non, dit-il. C'est pas pareil, en effet. Son ressenti envers Aldo avait indéniablement changé depuis quelques jours. Faut avouer qu'il est attachant, même pour une ordure comme moi. Je me suis fait des "frères et soeurs" à l'armée aussi. On a partagé nos histoires respectives. J'étais un peu leur grand frère. Et un par un, en opérations d'élite... ils se sont tous fait tuer. Tous... sauf moi. Eux, ma mère, Alys... Tous ceux de mon entourage finissent par mourir. Tous.

Ciaran garda les yeux vers le ciel gris, sans rien dire. Il avait du mal à croire que l'humanité pourrait éradiquer les morts-vivants. Sans compter qu'il n'était pas sûr de renoncer à ce monde effondré. Baissant la tête vers le sol, contemplant les cailloux, il pensa tristement :
Tu finiras comme tous les autres, Aldo. T'es un warrior. Je le reconnais. Mais j'ai survécu à plus d'un comme toi. Et je me retrouverai seul, last man standing, comme je l'ai toujours été.
Il se releva en se tapotant le genou.
Oh hisse la saucisse... Bon ! Cette parlotte nous a permis de digérer notre en-cas. La nuit va bientôt tomber. On a des armes à récupérer.