CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Privé
- Délai maximum d'attente de réponse : 24h
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 1
- Autre : Express suite de celui-ci

Il se réveille avec un poids sur la moitié du corps et se demande vaguement si un chat a encore envahi les baraquements et s'est roulé sur sa poitrine comme ça avait été le cas, une fois, à l'Académie. Puis, il se rappelle que l'Académie est terminée, qu'il est sur l'Oeil et que sa soeur est morte. Il s'en rappelle tous les matins. Et tous les matins c'est la même bulle de sanglot. La même envie de retourner dans le sommeil et son oubli. La même peur de la journée qui va se dérouler, sans rien pour adoucir la peine de l'absence. Il éteint le réveil, quelques minutes seulement avant qu'il ne sonne et ouvre les yeux sur le plafond. C'est bien le plafond de la Ruche. Et sa soeur est toujours morte.

Il essaie de bouger. Et le poids l'en empêche. Doucement, il ramène ses pensées à des souvenirs plus proches. La veille. Le cours de tir. Le diner. Sara. Il bouge la tête. C'est bien Sara. Elle dort. Elle est mignonne quand elle dort, avec ses joues rondes et ses longs cils. Elle ne ressemble pas du tout à sa soeur. Inquiet, il passe un doigt sur ses lèvres pour vérifier qu'elle respire. Qu'elle n'est pas morte. Dans son regard, il y a toute la nostalgie, toute la douleur, toute la tendresse et toute l'inquiétude d'un Sylomen qui se demande si Sara ne serait pas morte. Comme sa soeur.

J'émerge doucement. Je crois que j'ai rêvé. Que je me réveillais pour regarder un dessin de moi qui dormais, et puis le dessin se réveillait aussi et... et je suis pas toute seule. Je cligne des yeux, je vois une main. Je lève un peu la tête. Syl.

...

Syl ?

"Hey." répond-il avec sa voix enrouée habituelle à Sara-qui-n'est-pas-morte. Il voudrait bien qu'elle descende un peu sa jambe. C'est le matin. Il le pense vaguement, pas au point d'être gêné ou de le dire à voix haute. Elle a l'air fatiguée et d'avoir des cheveux dans les yeux. Alors il bouge sa main libre et lui libère le visage avec douceur.

Il y a eu un mouvement tournant et il se retrouve sur le dos, sur le lit, une Sara totalement sur lui. Son bras est libre, c'est le point positif. Et la jambe aussi à tournée mais c'est une Sara entière qui se tient un peu trop haut pour être vraiment confortable. Il ferme les yeux, enfouit le souvenir de sa soeur qui n'a plus rien à faire ici et reprend son calme habituel, ses abdominaux jouant sous le haut du pyjama de l'AAG. Sans les mains il se redresse, son torse frôlant celui de la jeune femme, ses yeux, redevenus froids et calmes, fixant ceux de son invitée. "C'est l'heure." insiste-t-il sans émotion particulière dans la voix mais un rien de rouge aux joues.

[hj]c'est fait, pardon pardon ![/hj]

Je peux pas. C'est trop. C'est là seulement que je comprends que la machine est un masque, comme est un masque la délurée aux allures d'étoile filante, un masque qu'on se met pour pas se voir, parce que ça fait trop mal, et j'en pleure avant d'avoir réalisé que je respirais plus, alors pour qu'il le voie pas je l'attire contre moi dans un sanglot, son visage dans mon cou, et je serre sans trop savoir si c'est lui que je veux rassurer ou moi qui me rattrape pour pas me noyer.

Je lève la tête. Je lui ai déjà bien assez pleuré dans la chemise. Je fixe très fort un point du plafond, à l'autre bout de la pièce. Je pleure en silence, en me faisant bercer, et je me balance doucement pour accompagner sa voix qui n'a sans doute pas chanté depuis très, très longtemps. Ca ou il pleure aussi.

"M'en fous." Je l'attire à nouveau contre moi. "Reste avec moi." Si on lui dit quelque chose t'façon ça sera d'ma faute... après tout hein, j'suis une Grande Vilaine Contrebandière d'Armes Pleine de Dents, qui sait si je suis pas en mission secrète pour faire perdre leurs bonnes habitudes aux Honnêtes et Précieux Capitaines de l'AAG.

...

Et le moment s'achève. Et le baiser aussi. Il se redresse, dépliant sa longue carcasse pour regarder la jeune femme qu'il tient dans ses bras. "Il est 0613."

"Shhhh." Cette fois c'est moi qui l'embrasse. Doucement, fermement, avec une maîtrise née d'une pratique qui lui fait - c'est si surprenant - cruellement défaut. Et absolument aucune intention de le lâcher. Je me suis un peu redressée, je l'ai enlacé, il est contre moi et son cœur bat.

Rien à comprendre. Vraiment. Rien à expliquer non plus. C'est comme ça. Le moment. Le lieu. L'envie. Il est pas contre, clairement pas contre, il m'en faut pas plus. Mais il a l'air tout perdu... comme s'il savait pas quoi faire. Il sait probablement pas quoi faire. Alors je reprends mes lèvres, à regret. J'ai toujours les doigts dans ses boucles châtain, et je lui fais un petit sourire encourageant.