Devant l'absence de réaction de la jeune femme, Jin décida de partir. Mais où ? Le froid des rues la décourageait pour un long périple... Puis elle vit des gens, à l'intérieur d'un laboratoire. Peut être pourrait-elle rentrer, juste le temps de se réchauffer... Elle toqua donc à la porte, un peu gênée... «Euh, bonjour, est-ce que je pourrais me réchauffer ici ? Juste quelques minutes... » , demanda t-elle d'une voix hésitante, une étincelle suppliante dans le regard.

Observant la jeune fille par le judas, Sergeï décida d'ouvrir la porte, fit entrer Jin et referma aussitôt les verrous. Bonsoir. Entre, je ne pense pas qu'il soit très conseillé de rester dehors avec cet engin dans le ciel. Puis il s'adressa aux autres, qui avaient l'air perplexe face aux croquis. Comme vous pouvez le voir, j'étudie la zootropie... C'est de plus en plus difficile, ces temps-ci.

*La zootropie... Serait-il zootrope ?* Jin entra prudemment et observa les autres personnes. Deux garçons de son âge environ, un jeune homme qui semblait être en mi-transformation et l'homme qui l'avait laissée entrer.« Merci. Bonsoir. » , ajouta t-elle ensuite à l'intention des autres.

Quelle ne fut pas la surprise d'Andreï de voir débarquer une jeune fille de son âge à leur suite. Il lui rendit son bonsoir du bout des lèvres, plus parce qu'il ne savait plus où il en était que par réel manque de politesse. Il baissa les yeux un court instant, pensif, puis s'adressa à nouveau au scientifique: "Pourquoi est-ce difficile ? On vous réprime ?"

Patya se sentit brusquement moins vulnérable. Ses bras avaient retrouvé leur forme humaine et même si un duvet récalcitrant s'obstinait dans son dos, c'est un frisson d'excitation qui lui parcourut l'échine. « La moitié, vous dites ? » S'il avait été là, son frère l'aurait traité de naïf. Pourtant, l'homme ne semblait pas hostile. Et Patya faisait toujours confiance à son instinct. Sans attendre de réponse, il ajouta : « Et vous, vous n'avez pas peur de nous ? »

Sergeï n'avait évidemment pas tout raconté, ni le fait que la mafia le surveillait - il commençait d'ailleurs à se demander se ce corbeau n'était pas un espion -, ni le fait qu'il avait dessiné ses invités avant de les faire entrer. Non, la majorité. Peut-être dans les 70 ou 80 %. Mais peu de personnes savent qu'ils sont zootropes. La deuxième question fit sourire le scientifique. Oh, non.

Tout le monde, je n'en sais rien. Peut-être que je le suis sans le savoir. Peut-être que certains d'entre vous l'êtes... Mais tout ça ne sont que des estimations, je manque vraiment de données. Les questions commençaient à embarrasser Sergeï, aussi changea-t-il de sujet. Voulez-vous boire quelque chose ? Mstislav ne s'est toujours pas réveillé... Mstislav ! cria-t-il.

Andreï ne put s'empêcher de se demander si le scientifique n'essayait pas de les baratiner avec ses statistiques. Mais après tout, cela pouvait très bien être vrai. Il évita de répondre directement à la question de la jeune fille, "Je m'appelle Andreï." fit-il avec un sourire. "Qui est Mstislav ?" demanda-t-il ensuite.

[Parfait 8D]

Ah, Mstislav, nous avons des invités. Apporte-nous quatre chocolats chauds, pour moi, comme d'habitude, et prend ce que tu veux. Puis il s'adressa aux autres : Je vous présente Mstislav, mon... associé. Sergeï n'ajouta rien, il avait assez parlé, peut-être trop. Il alla chercher une autre chaise dans le laboratoire, et s'affala dessus, fatigué. Il était plus de minuit.

* Ça y est, la mafia est venue me chercher !* pensa automatiquement Sergeï en découvrant la fille corbeau au beau milieu de la pièce. *Et cette pauvre petite naïve qui l'aide.* Mais Sergeï ne bougea pas, Mstislav allait arriver d'un moment à l'autre avec les chocolats chauds. Il jeta un coup d'oeil furtif au plafond ; l'immeuble était définitivement inhabitable, peut-être même qu'il allait s'écrouler. Et pourquoi pas s'écrouler sur eux.

[Si vous voulez décrire les actions de Mstislav, vous pouvez]