Patya hoche la tête d'un air grave. Matias allait devoir raser les murs un moment. Ceci dit... Ils t'ont laissé pour mort, dit-il en repensant à la scène avec un poids sur l'estomac. Tu crois qu'ils sont revenus sur leurs pas pour vérifier ?

Matias fronça les sourcils. C'est possible... Avec la Milice, il faut toujours envisager le pire pour l'éviter. En tout cas, jamais je n'oublierai leurs visages à eux. Soudain inquiet, il se tourna vers Patya : Tu es sûr que personne ne t'a vu me traîner, à part cette famille ?

Patya se concentre un moment avant de répondre. Il était terrifié. Bien sûr qu'il a fait attention, mais comment être sûr ? J'ai tendu l'oreille au moindre bruit, finit-il par dire avec lenteur. Il regarde la porte, comme s'il pouvait voir la famille à travers le bois. Mais les traces... Il regarde Matias. S'ils les suivent, ils finiront pas les retrouver.

Patya hoche la tête. Il connait les rondes de la Milice dans les rues, a déjà vu les soldats brutaliser des gens. Il s'en méfie plus que de la peste. Mais Matias a l'air de savoir de quoi il parle et son assurance le rassérène un peu. Tant mieux, souffle-t-il. Après quelques secondes, il ajoute dans un sourire, pour détendre l'atmosphère : Alors... Barbe, ou pas barbe ?

Patya glousse à son tour. La pâtisserie, il adore. Chez lui, il n'y en avait pas souvent, mais quand sa mère — ou occasionnellement son père, le roi du Медовик — préparait quelque chose, c'était toujours une fête. La plus courante, c'est le муравейник, parce qu'on peut le faire avec tout. Chaque préparation est unique ! C'est pour ça que c'est mon préféré, tu sais jamais quel goût il aura. Cette seule pensée l'allège d'un coup. Il sourit de toutes ses dents.

Hmm, fait Patya avec un petit sourire d'envie, faudra que je goûte ça un jour. Je ne connais pas du tout la gastronomie étrangère. D'ailleurs, je n'ai jamais mangé de saumon !

HRP :

HRP :

Tu devrais. Essaye des tranches de saumon fumé aussi, avec du beurre salé. Tu m'en diras des nouvelles ! Il se rallongea dans son lit. Bien que très heureux de discuter avec Patya, la fatigue était toujours présente.

HRP :

Avec un grand sourire : Oui. J'en serais vraiment heureux. Et puis il faut qu'on se fasse ce tour en dirigeable. Un temps. Et quoi qu'il t'arrive... N'oublie pas ton sisu. Älä anna periksi. N'abandonne pas. On se croit incapable de se relever d'une chute, jusqu'à ce qu'on trouve la force de s'en relever tôt ou tard.

Patya hoche gravement la tête. Je n'oublierai pas. Il pose ses mains sur ses genoux, prêt à se lever pour partir. Je bosse à l'imprimerie Encre Verte. J'y suis quasiment six jours sur sept. Tu me trouveras facilement et si je n'y suis pas, laisse-moi un message, je l'aurais rapidement.

HRP :

Ça marche. Moi, comme je te l'ai dit, je travaille rue Arbat. Mon magasin s'appelle "Passez le temps !"... Avec un point d'exclamation, dit-il en rougissant légèrement. Ce n'était pas qu'il haïssait son lieu de travail, mais son accoutrement et le nom du magasin lui faisaient un peu honte. Se reprenant : On reste en contact !

HRP :

Patya sourit et hoche la tête. On reste en contact. Il se lève, un peu maladroitement, un peu gêné. Il tend une main à son nouvel ami avec la promesse muette de prochaines retrouvailles. Ravi de t'avoir rencontré, Matias.

Matias lui serra volontiers la main. Tout le plaisir est pour moi, Patya. Et encore une fois... Il réfléchit. Quel est le mot, déjà ? Ah oui : Спасибо.

Patya sourit. ничтожный. Il le salue une dernière fois d'un hochement de tête et quitte la petite roulotte. À l'extérieur, il remercie la famille, se transforme pudiquement derrière une caravane et lasse Vita se frotter à ses pattes dans son petit corps de serpent. Après un coup de truffe amicale sur sa tête, il saisit son ballot dans sa gueule et détale dans le bois.

HRP :