Ah ouais je préfère largement, dit-il alors que la chanson n'est pas encore fini. Sa tête suit le rythme. Beaucoup plus énergique. Son regard retourne vers Milo — celle qui n'est pas sur l'écran télé — quand la vidéo est terminée. Tu caches combien de vidéos encore ? T'as une chanson pour chaque humeur ?

Elle a des cernes sous les yeux la Milo, sur la télé et dans la réalité, tout de même. Elle a pas dû chômer pour réussir à faire deux vidéos depuis qu'ils se sont vus. " Que deux pour l'instant, désolée. J'ai pas eu d'autres sautes d'humeur depuis. " Qu'elle sourit doucement. Elle en termine distraitement avec le téléphone depuis qu'il écoute et regarde ses vidéos. Et est en train de le remonter.

C'est ça qui t'inspire pour la musique ? il demande du tac au tac. L'humeur ? Ça parait logique. Quoique ça le mène à poser une autre question. Et tu fais que des covers alors, ou t'écris aussi ta propre musique ? Entre bosser pour la Confrérie, enquêter sur des mutants et ce qu'elle fout sur les ordis, son agenda doit être bien rempli.

" Ouais, généralement. Je joue mieux en suivant mon humeur. " Elle reclipse le dernier morceau du téléphone, avant de finalement l'allumer. " Avant, j'écrivais. Mais j'ai plus le temps... entre les cours, la confrérie, et... tout ça. " Effectivement, son agenda devient vraiment chargé. Elle a pas vraiment assisté à ses derniers cours cette semaine, d'ailleurs. Faudra qu'elle rattrape si elle veut pas que le prof l'incendie. Mais elle a pas trop de mal en général... Ca vient tout seul, une fois qu'elle comprend le truc.

Ah ouais, t'avais dit que tu prenais des cours. Université ? L'idée n'avait jamais traversé son esprit. L'université. Quelle blague. Même s'il avait le cerveau pour ce genre de trucs — et il ne l'avait pas — y'a juste no way qu'il aurait été accepté. (Et il a pas le cash de toute façon. #StudentDebt.)

" Columbia " Qu'elle acquiesce. Son regard se perd un instant alors que le téléphone prend vie et commence à afficher des trucs chelous d'informatique et de programmes qui s'installent. " J'dois perdre mon temps et de l'argent à étudier l'informatique... Mais ça aide à comprendre ça, un peu " Qu'elle dira en montrant son cerveau. Vaguement. Ses yeux sont de nouveau perdus dans son monde alors qu'elle trafique le téléphone.

Et les humains ne t'emmerdent pas trop ? Bon, chevelure orange vif, ça passe. Pseudo teinture. Mais ses yeux avaient parfois quelque chose de "pas naturel" pour le dire en terminologie humaine. Pseudo lentilles ? Meh. Parfois on voit ce qu'on veut voir.

" Ca arrive " Qu'elle dira en haussant les épaules. " Mais j'fais profil bas sinon. Et je traîne pas trop toute seule. " Sûr que ses yeux ont quelque chose de pas naturel, même si de loin, ils sont verts... De près, ils sont vraiment très... verts. Trop. Et là, ils sont juste encore plus bizarres. On dirait qu'ils clignotent un peu. Comme si des ombres rapides passaient dedans. Mais elle fait pas ça n'importe où. Elle n'est pas folle.

Tu peux pas faire exploser leurs téléphones à la gueule pour te protéger ou un truc du genre ? Il pointe la pile de portables cramés sur le bureau, supposant que c'était ce qui s'était passé avec. Ridicule quand même, de ne pas avoir le droit de se balader tout seul sur son campus. Ça pousse à la fureur.

Cool, merci ! Le smartphone disparaît encore une fois. Vers sa poche, cette fois-ci. Ok alors avant qu'on passe aux choses sérieuses... Il se penche légèrement en avant, comme s'il allait lui révéler un grand secret. ... tu vas poster cette vidéo ? Moment parfait pour se lancer. Y'a ces gens qui font des trucs de dingue mais qui perdent le courage le moment venu, et Dalton tenait à ce que ça soit pas le cas avec Milo.

#Victory. Je peux partager quand c'est publié ou tu veux pas qu'on te relie à mon compte ? S'il fait la promo pour quelqu'un, c'est que tout le monde peut en conclure qu'il apprécie la personne et que c'est sûrement un de ses potes. Pas nécessairement quelque chose que tout le monde veut ; surtout si ça peut mener à la conclusion que la personne en question est mutante. Dalton ne partage pas les travaux d'humains.

Elle aura un froncement de sourcil. " Pourquoi je voudrais pas ? " Pourquoi elle l'aurait invité et demander son avis pour qu'il le cache ensuite ? Elle sait ce que ça veut dire, mais voilà. Elle a accepté l'idée quand il la lui a proposé y a quelques jours de ça, dans un vieux canapé, dans le noir, dans le repère de la Confrérie. " Ca y est " Qu'elle dira, en lui montrant l'écran de son smartphone, où on voit la video fraîchement mise en ligne.

Elle a pas peur du public... Sur internet. Elle regarde à peine son téléphone, maintenant que la vidéo est en ligne. Un peu dans le style " non j'ai rien fait, peu importe... on verra plus tard ". Mais elle regarde Dalton pianoter sur le sien. Souriant légèrement. Avant de sembler surprise par sa question. Elle observe autour d'elle une seconde. Y a pas de vêtement à Eliandre qui traîne. Ni à elle d'ailleurs. " Comment tu ... ? " Elle penche la tête. " Avec mon copain, pourquoi ? "

C'était des petites choses. Le nombre de boissons dans le frigo, les paires de couvert qui étaient en train de sécher près de la vaisselle, la taille des boîtes à pizza repliées près de la poubelle. Un jeu de devinette. Ça se trouve Milo a juste un estomac de la taille d'un éléphant. Par curiosité. Il avoue. C'est qui ? Il est à la Confrérie ? Dalton adorait fouiner dans la vie privée des autres tant qu'ils se montraient ouvert aux réponses.

" C'est... " Elle referme la bouche. Il le connait pas, de toute façon... " Non, il est pas à la Confrérie. Il choisit pas vraiment de camp. Mais c'est... " Elle lui avait dit quoi la dernière fois ? Elle a un peu de mal à faire le point. " Le pote dont je t'ai parlé l'autre fois... Le frère de John. " Sauf que ... bah c'est pas vraiment un pote. Elle termine son soda, en jetant un coup d'oeil à son téléphone. Comme si elle en avait besoin.

Il fait la moue comme un gamin qui vient de se faire gronder. Ouais, je sais. C'est frustrant. Il y a tellement de colère entassé dans son corps que parfois ça sort sans bonne raison, aux mauvais moments. Parfois ça le surprend. Il se masse les tempes et prend une profonde respiration. Pardon, je... c'est juste... Encore un profond soupire. T'étais à la Confrérie y'a 7 ans ?

Elle se calme aussi. Du moins, elle y travaille. Elle pose son téléphone à côté. Ca a tendance à exploser ces choses et elle tient pas à se cramer une main. " Non... Y a sept ans, j'en avais 15. Et pas encore le cran de me barrer de chez moi. Pourquoi ? Il s'est passé quoi ? " Et dans un autre état, une autre ville, bien loin d'ici. Elle portait même un autre nom tiens. Mais c'est pas des détails importants.