CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Tour de jeu : /
- Délai maximum d'attente de réponse : deux jours
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 1
- Autre : RP flashback qui se déroule 9 ans avant le présent

Hajar ne comprenait pas. Alors que d'habitude quand ses parents recevaient du monde, elle était cloîtrée dans sa chambre, aujourd'hui, on la faisait toute belle. Silke avait tressé ses cheveux bicolores avec soin mais de nombreuses mèches s'obstinaient à pointer dans tous les sens. Elle l'avait vêtue d'une jolie robe bleue qui cachait bien ses chevilles et ses pieds délicatement chaussés. Hajar avait neuf ans et était surexcitée de pouvoir enfin sortir quand des gens venaient à la maison. Elle voulait montrer à ses parents qu'elle était plus gentille que ce gros nul de Kelak.
Silke regardait les yeux gris de sa protégée pétiller. Elle savait pourquoi Monsieur et Madame avait autorisé leur fille à venir, elle serait dans une pièce sous sa surveillance avec la fille des invités du jour, des personnes très importantes. Kelak étant malade, ils avaient décidé que les deux petites joueraient ensemble.
Quelques dizaines de minutes plus tard, Hajar attendait dans le petit salon, assise sur un immense fauteuil rembourré. Elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et ses parents arriver. Des bribes de discussion à lui parvinrent et elle comprit qu'on indiquait le petit salon à sa future compagne de jeu de la journée. Son sourire était radieux et elle tenait difficilement en place.
Deux coups brefs furent frappés à la porte et la poignée se tourna.

Hajar sortit maladroitement de son fauteuil et s'avança vers sa camarade avec un immense sourire sur le visage. Bonjour, je m'appelle Hajar et toi ? Elle se sentait gauche dans sa longue robe mais n'avait qu'une envie : courir partout avec sa nouvelle amie. En espérant qu'elle veule bien.

Une voix et un sourire lui rappelèrent qu'en effet, elle avait une hôte ici aussi. Rendue gracieuse par les longs cours de danse et de maintien qu'elle avait à peu près depuis qu'elle savait marcher, Esfir fit une jolie révérence. De celles qu'on fait quand on est pas vraiment sûr de la qualité de la personne en face, disait le Maître à Danser. "Enchantée Mademoiselle. Je suis Esfir Ivanovna Alkaiev. C'est un plaisir de faire votre connaissance."

Hajar sourit, le sourire simple d'une enfant ravie d'avoir une compagne de jeu. Elle imita maladroitement la révérence d'Esfir, dans son excitation, elle avait oublié les convenances. Elle se recomposa une mine sage et entama d'une voix posée : Tout le plaisir est pour moi. Y'a-t-il une activité qu'il vous plairait de pratiquer avec moi ? Elle était repassée à un vouvoiement plus en accord avec les convenances.

Euh... une activité, euh. Elle pâlit un peu, souriant quand même parce qu'elle ne voulait pas que sa camarade croit qu'elle la critique. Ce n'était pas ça du tout mais elle, à part les cours avec son frère et courir dans les prés à ramasser des fleurs, elle n'avait que peu de jeux. Et aucun qu'elle voyait ici. "Voudriez-vous me montrer la maison peut-être ? Avez-vous un grenier où nous pourrions aller ?" Fouiller dans les vieilles malles et se déguiser avec des vêtements d'adulte ETAIT un incontournable.. non ?

Hajar sourit et sautilla sur place, excitée comme une puce. Évidemment ! Y'a des grandes caisses où on peut se cacher avec des tissus poussiéreux, expliqua-t-elle à son amie. Viens, je te montre. Elle lui tendit la main, jetant un coup d'oeil pour voir si Silke était toujours là. La vieille femme semblait partie s'occuper de quelque chose, c'était le moment idéal pour s'échapper. Vite ! pressa Hajar.

Voilà, c'était ça. Les visites de la maison c'était sûrement dans les "bêtises" autorisées. Sans hésiter, elle mit sa petite main dans celle de son hôtesse et la suivit en toute confiance à travers les couloirs.

Hajar écouta Esfir parler de ses loisirs presque avec fascination. Elle aimerait tant pouvoir faire tout ça elle aussi. Son frère, Kelak, avait plus de liberté mais probablement pas autant qu'Esfir. Il n'avait pas le droit de se baigner par exemple. Non, je ne suis jamais vraiment sortie du quartier en fait ... C'est beau dehors ? La ville ? Les gens sont comment ? Tu as vu des zootropes ? Ils sont gentils ?

Hajar retint son souffle. Des démons ! Les zootropes paraissaient un peu moins attirants maintenant. Même si ... La petite fille reporta son attentionn sur Esfir. J'aimerai bien aider les gens ... et voir le palais du Tsar ! Je ferai ça quand je serai grande, affirma-t-elle. Et puis j'apprendrai aux démons à ne pas voler les âmes ... comme ça les animaux magiques ne seront plus chassés.

"Oh non non non" réplique immédiatement la petite fille avec une peur qu'elle ne se soucie pas de cacher. "Il ne faut pas parler aux démons. C'est comme ça qu'ils prennent ton âme. Ils font semblant d'écouter et hop, tu es maudite et ta famille est malheureuse et tu iras en enfer." Elle prend les mains de son amie du moment dans les siennes. "Promet moi que tu leur parlera jamais jamais jamais !"

La détresse d'Esfir était touchante et Hajar sentit son coeur se réchauffer à l'idée de s'être fait une amie qui tenait à elle. Elle serre les mains de la fillette en face d'elle avec force. Elle voulait la rassurer mais la fascination qui la liait aux zootropes n'était pas prête de disparaître. Elle hocha néanmoins la tête, croisant le bout de ses doigts. Je vais essayer. Mais ... tu es sûre qu'on peut pas les forcer à écouter ? Vraiment sûre sûre ?

"Sûre sûre sûre sûre !" répond l'enfant d'autant plus sûre que tout le monde le dit, papa, maman, le prêtre, les gens, les serviteurs, tout le monde. Quand le démon est là, personne ne peut plus rien sauf l'église à qui on confie les malheureux pour qu'ils soient guéris. C'est pour ça qu'on les revoit plus,parce qu'ils doivent rester près des prêtre pour pas que le démon revienne. C'est ce qu'elle a apprit.

Si tu le dis ... je veux bien te croire. Hajar sourit, se voulant rassurante. "Mais j'irai vérifier par moi-même quand même. Non mais." pensa-t-elle. Elle se tourna vers le grenier, cherchant une activité. Qu'est ce que tu veux faire ? On peut essayer les vieilles tenues là, ou alors se cacher dans le placard là-bas ou alors fouiller dans les papiers là ou alors ... Elle s'interrompit. Une préférence ?

Elle regarde rapidement les propositions. Se cacher c'est sale et on s'ennuie. Les papiers...elle en a à la maison. Je choix est vite fait. "On peut essayer les robes et les bijoux, pour être belles. Je peux te coiffer aussi après si tu veux dans ta chambre si tu as une brosse ?" Elle réfléchit et s'avance vers la malle. "Tu as une couleur préférée ?"

Hajar trouvait déjà qu'Esfir était déjà très jolie comme ça mais elle n'osa pas le dire, ne sachant si c'était inconvenant. Ça l'était sûrement, elle avait appris souvent à ses dépens que beaucoup de choses l'étaient. Elle réfléchit vaguement. J'adore le rouge ! s'exclama-t-elle. Et toi ? Tout en parlant, elle cherchait robes et bijoux qui lui plairait. Quand on sera prêtes, on ira dans ma chambre ! Je te montrerai comment elle est. Hajar était tote excitée à l'idée d'emmener une amie dans son antre.

Hajar examina le vêtement sous tous les angles, une moue très sérieuse sur le visage. J'ai peur que ça ne soit un peu trop grand, comme tout ce qui est ici. Elle sourit. Je te propose un échange. Moi je prends ça et toi tu prends ça ! Tout en parlant, elle désigna la jupe puis sortit de la pile une longue cape de voyage bleue. Elle avait de magnifiques reflets moirés qui donnerait un côté mystérieux à la sage Esfir.

Obéissante, Esfir attrape la cape de voyage qu'elle passe, laissant tomber la profonde capuche sur ses cheveux d'or. L'ombre du tissu rendait ses yeux bleus foncés presque noirs. Elle sourit, tendant la jupe rouge. "On dirait une gitane comme dans les foires. Donnez moi deux roubles et je vous lirais dans les lignes de la main, votre futur et vos amours et votre chance."

Hajar sourit et enfila l'immense jupe à son tour. Elle passa un bras dessous pour faire comme une sorte de toge. Une main sur la hanche, l'autre levée, elle considéra Esfir, amusée. Et moi je suis une grande dame romaine ! Comme dans les livres d'histoire, s'exclama-t-elle. Hélas madame, je n'ai que des sesterces ... si je vous en donne trois, cela suffira-t-il ? demanda Hajar, se glissant dans le jeu avec joie.