Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Tour de jeu : Caillou - Alyaa
- Délai maximum d'attente de réponse : — (express oblige)
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : —
- Autre : —

Sac à dos sur les épaules, lunettes de soleil sur le nez, Unknown marche d'un bon pas. Le ravitaillement, c'est sa spécialité et rien ne l'enchante plus que ces promenades, surtout par un temps aussi agréable. Ce n'est pas la panacée des fins de printemps français, mais il fait bon et ce serait dommage de rester enfermé.

Techniquement, elle comprend ceux qui ne veulent pas mettre le nez dehors, soit parce qu'ils ont peur, soit parce qu'ils ne sont pas capables de survivre seuls – ce qui revient presque au même. Techniquement, donc, elle trouve logique de vouloir réserver sa petite vie dans les méandres du camp. Techniquement.
Sauf qu'en fait non, elle ne comprend pas du tout. Elle ne comprend pas qu'on puisse rester cloitrer sans virer dingo. Elle, est faite pour l'extérieur, les grands espaces. Elle a besoin de sentir le soleil sur sa peau, de respirer les odeurs de mousse de la forêt ou les embruns du port. Même l'odeur du poisson, elle préfère largement à celle viciée de certaines pièces du camp.

À l'approche de la marina, elle scrute les pontons à la recherche du vieux fou. Elle vient deux fois par semaine, suffisamment pour se rappeler de sa tête. Une tête de vieux marin un peu fou. Même si on voit bien que ce n'est pas le plus fou du coin.

Pas de macchabées en vue.
Ohéééé, appelle-t-elle.

"Alors seize poissons." Et du bon. De belle taille, comme d'habitude. "Je vais les chercher, tu restes là." Pas envie que les p"tits malins du camp trouvent une de ses nombreuses planques à poisson et viennent se servir...

Fair enough. Normal qu'un type seul veuille protéger ses planques. Elle ferait pas autrement à sa place. Det fungerer!

Il va donc en quête de la planque la plus accessible, celle qui fera le moins de bruit quand il essaiera d'y pénétrer. C'est dans une bâtisse en ruine pas très loin du port, aucune personne sensée n'ira y chercher quoi que ce soit vu son état de délabrement, tout ne peut qu'avoir déjà été pris. Il revient avec seize poissons, plus un tout petit pour qu'elle puisse le grignoter en chemin - l'équivalent moderne du café à boire avant de partir.

Comme à chaque fois, elle aime bien ce vieux. Son air bourru laisse percevoir un type correct ; elle a l'impression de pouvoir lui faire confiance. Du coup, pendant qu'il va chercher les poissons, elle sort du sac son petit secret : un bout de fil de pêche, trouvé enroulé autour d'un bout de bois à quelques encablures au sud, lors d'une expédition bucarde. Il est plutôt court, mais un pêcheur comme lui saura quoi en faire.

Il revient après un petit détour, en portant les poissons sous le bras. L'autre main tient la hache pour pouvoir se défendre au cas où. On est jamais tranquille avec les saloperies, mais le port est assez tranquille étrangement. La mer les attire, avec les vagues et le bruit, mais s'ils ne trouvent rien de plus intéressant en chemin ils doivent s'y jeter. Il arrive en vue de la rouquine, et il commence à se demander comment il mangera son fromage de chèvre.

Unknown n'a pas cessé de regarder la mer. C'est vrai que c'est envoûtant, ce machin. Elle tend l'oreille, cependant, parce que les cadavres ne savent pas admirer le paysage à sa juste valeur. Ils n'ont aucun sens de ce qui est beau. Le vent qui lui souffle dans le dos rapporte bientôt les pas du vieux. Elle se lève et se retourne pour l'accueillir, sac à dos dans une main, fil de nylon dans l'autre.

L'oeil du professionnel repère aussitôt la petite longueur de fil qui fait fièrement du n'importe quoi dans les airs. "Rien d'autre hrm." Un sourire se fraie malgré tout un chemin entre la barbe hirsute et les cheveux brûlés de soleil, de sel et de crasse.

Unknown glousse et hoche du menton vers le petit poisson. Chuis pas la seule on dirait. Est-ce qu'il fait ça à chaque fois ? Parce qu'en ce qui la concerne, elle trouvait sûrement pas du fil de pêche toutes les semaines.

Non, effectivement, pas de fil de pêche d'habitude. "Tout le monde y a droit." A partir de la troisième visite. "Ca sera pas utile au camp, en tout cas..."

Ok, elle est pas spéciale. Mais ça fait plaisir quand même. Merci, qu'elle dit avec un sourire enjouée. C'est fou, elle ne se reconnait pas. Non pas qu'elle sache qui elle est, hein, mais elle sait qu'en général, elle est plutôt blasée et se fout complètement des gens et de leur sort. Pourtant, y a quelque chose, chez ce vieux, qui inspire le respect. Et c'est pas la carrure (même si la barbe est impressionnante), c'est définitivement le caractère.

"Hrm." Il est pas bavard, faut dire ce qui est. Grognon, bourru, une espèce d'ours des cavernes même, mais un sourire reste coincé dans sa barbe et même dans ses yeux.

Elle range le poisson dans son sac en se réjouissant qu'il soit séché (les morts ont l'odorat trop fin pour qu'elle se balade avec un encensoir comme bagage) et garde le petit à la main pour le grignoter en chemin, telle une môme qui rentre de l'école avec une friandise. D'un coup d'épaule, elle remet le sac sur son dos et fait un petit salut au pêcheur.

Il lève vaguement la main aussi, les précieux biens dans son propre sac. Il faudra mettre la corde sur l'Astrid, c'est là qu'elle sera le plus utile. Le reste ira avec lui, dans l'Astrid toujours probablement, ou dans son container perché en hauteur s'il y a trop de vent. Ce soir, c'est poisson au fromage de chèvre.

Avant de filer, elle donne un petit coup de dents dans la poiscaille. Elle le mastiquant, elle l'agite dans un geste empreint de complicité improvisée. Il s'y connait, le pêcheur ; il est bon son poisson. Puis elle se détourne et repart d'où elle est venu, du même bon pas qu'à l'allée.
La bière et le lard ? Bah, elle trouvera peut-être preneur sur le retour. Ou peut-être qu'elle boira la bière au détour d'un buisson, dans un creux de soleil 8)