Rappel du premier message :

Tiens, il y a une lettre pour vous. Enfin, une lettre… c’est vite dit. Plutôt un prospectus en papier glacé (pour de vrai, c’est froid), glissé entre deux publicités pour manger au kebab de dragon du coin. Qu'est-ce que ça dit ? "Gimigi Ogigi cherche aventuriers-charpentiers. Bonne paye, boulot sympa.". Si vous êtes intéressé il faut... vous bander les yeux et descendre l'escalier le plus proche en psalmodiant à trois reprises "pom-papom-pom-papoum". Allons bon... c'est ça le problème quand on a un facteur gobelin.

Toute chose, Ipiu saisit délicatement sa robe de velours en levant le petit doigt avec une grâce incomparable et se mit à trottiner doucement derrière le canapé enchanté. *Quel sorcier !* se dit-elle admirative. Mais elle perdit vite le convoi et héla le gorille de sa petite voix "Monsieur Popotam, pourriez vous me transporter s'il vous plait ?"

« Oui mademoiselle! Vous êtes si élégante que le gentleman que je suis ne pourrait refuser de venir à votre aide! Je vais vous transporter comme une princesse! » Aussitôt dit, aussitôt fait. Popotam balança Ipiu par dessus son épaule et la transporta comme un vulgaire sac à patates, la secouant dans tous les sens à chaque fois qu'il bondissait. Visiblement, chez gorille, le terme princesse n'avait pas le même sens.

Se disant qu'après tout elle n'avait rien d'autre à faire, elle n'attendit pas d'être semée par le canapé-mobile et lui courut après jusqu'à pouvoir sauter dessus. Elle reposait à présent confortablement malgré les ressorts qui sortaient du sofa et les cahots de la route. « Où pensez-vous trouver un gorille dans le coin, monsieur Ogigi ? » s'enquit-elle d'une voix polie.