Nano. RolePlay

Le Conseil avait donc accédé à la requête de Cholena d’être envoyé sur une planète naturelle... ou le hasard avait simplement bien fait les choses et apporté un maigre point positif dans une situation qui à part ça puait franchement (métaphoriquement du moins). Aisling avait bien râlé qu’elle allait de nouveau amasser de la boue, mais elle avait bien vite compris que ses plaintes tombaient dans l’oreille d’une sourde.

Cholena posait à peine une griffe sur le sol rishi quand il sentit un chamboulement dans son ancrage à la Force. Il entendit vaguement Plume hurler pour Fix-It, leur médecin, et le sentit le soutenir alors qu'il tombait au sol dans un tas lâche de plumes frissonnantes. "Je vous tiens, Jetii... Commandant." Il fredonna une réponse qu'il voulut rassurante mais la vision l'emporta.

Il est soudainement bien plus petit, et terrifié malgré la chaleur qui l'entoure. Une main douce lui caresse un front baigné de fièvre. Une voix tendre lui susurre que tout ira bien. Ils s'envolent loin de la chaleur. Il en est à la fois heureux et attristé.

HRP:

Leur mission commençait en fanfare ! Reconnaissant les signes d’une vision, Moira fit signe au médecin qui accourait qu’elle avait la situation en main. Elle s’agenouilla à côté du chevalier écroulé, tandis qu’autour d’eux les clones surveillaient leurs environs. Une main posée sur le front du jeune Jedi, elle vint le soutenir physiquement et mentalement.

Il reprit pied avec la réalité dans une expiration profonde, un peu haletante. Son regard encore chancelant s'ancra dans celui de Moïra. "Grand Maître... je suis déjà venu ici." dit le Chevalier en se redressant doucement. Il fit signe à Fix-It qu'il n'avait pas besoin d'un stim, ayant été habitué depuis enfant à ces visions de la Force Unificatrice. "J'y suis même né je crois..." Il fronça les sourcils. "Quant à savoir pourquoi la Force me le rappelle avec tant d'insistance, je dois encore méditer dessus."

Voilà qui avait de quoi chambouler n’importe qui. Une vision n’était déjà pas de tout repos en temps normal, mais si profondément personnelle, c’était encore autre chose. « Prends ton temps. Est-ce que ça t’aiderait d’avoir un moment de calme dans le vaisseau avant d’entamer la mission ? » Elle préférait qu’il prenne un peu plus de temps et soit serein pour remplir leurs tâches, plutôt que de l’entrainer dans cette mission sans qu’il soit prêt à lui accorder toute son attention.

Il voulut d'abord refuser. Il était un Jedi en pleine guerre, il avait des devoirs, et pas le luxe de perdre le contrôle de ses émotions. Ce n'était qu'une vision, il en avait l'habitude, il avait appris à les gérer. Soient-elles aussi déstabilisantes que celles portant des souvenirs qu'il avait oublié.

Mais Cholena croisa les regards inquiets de ses clones et accepta dans un soupir. Il trébucha vers une immense fougère, s'ancrant dans le sol en même temps qu'il se connectait à la Force Vivante pour s'arrimer au présent, et non au passé montré par la Force Unificatrice.

Il avait juste besoin de méditer un peu. Pour se recentrer.

Ce début de mission retardé, Moira le voyait comme une manière de reculer pour mieux sauter. Pendant que Cholena entamait son introspection, elle commença à faire le point avec les clones, tout en gardant une partie de son attention tournée vers le jeune Jedi.

Les visions de Force n'étaient jamais claires, au point que de nombreux Jedi considéraient comme des distractions l'apparition de ces aperçus obscurs.

Cholena ne se fiait pas aveuglément à ses visions - c'était une leçon qu'il avait durement appris - mais il ne pouvait pas occulter celle-ci. Depuis qu'il était Chevalier, aucune vision ne l'avait frappé aussi durement en pleine mission.

De ce qu'il ressentait de la Force, il était lié à Rishi, par son héritage paternel. Le Jedi n'avait jamais connu son père, et sa mère humaine l'avait amené au Temple quand il avait cinq ans.

Cette vérité pourrait l'aider à négocier avec les Rishii.

Il y avait finalement assez peu de nouvelles informations à échanger en ce qui concernait la situation sur Rishii : les deux Jedis et leurs bataillons respectifs sortaient d’un briefing stratégique assez complet lorsqu’ils avaient atterri. Par contre, les drones éclaireurs de Kirk et Tech leur apportèrent plus de précisions sur le terrain aux alentours, preuve que leur pause imprévue n’était pas perdue. La Force avait le chic pour se manifester aux moments opportuns, même lorsqu’à première vue ce n’était pas le cas.

Cholena émergea de sa méditation avec une expiration légèrement plus soutenue. Il ouvrit les yeux doucement, subitement sensible à la lumière du jour, et se leva en étirant ses membres et ses ailes.

Plume fut aussitôt à ses côtés en traînant Fix-It. "Je vais bien." dit le Chevalier à son Capitaine, laissant tout de même le médecin le scanner et assurer à son tour que ses constantes étaient normales.

Le Jedi se rapprocha alors de son Maître. "J'ignore encore comment le fait que je sois à moitié d'ici pourra aider notre mission, mais la Force me le dira en temps voulu. Des nouvelles de Maître Fisto ?"

Elle sourit à Cholena en le voyant reprendre ses esprits. Il semblait que sa séance de méditation ait porté ses fruits : il avait à nouveau l’air plus serein. « L’avenir nous le dira. Et peut-être que même sans aider la mission, cette information t’aidera toi ? » Moira avait depuis longtemps appris que le pourquoi du comment de nombreuses visions ne se révélait pas toujours lorsqu’on s’y attendait. Mais ils avaient des sujets plus pressants à traiter : « Apparemment, les Rishii se sont impatientés et ont fait lancer l’assaut avant l’arrivée d’un Jedi pour le mener. Maître Fisto est en train d’évaluer la situation. » Ou l'étendue des dégâts.

L'expression de Maître Fisto ne rayonnait pas de son célèbre sourire quand ils arrivèrent. Il était sombrement concentré sur la mine défendue par les Séparatistes. Cholena frissonna en se rendant compte qu'ils se trouvaient réellement sur une zone de combats, et que cette bataille était mal engagée.

"Vous voilà, Maître Moïra, Chevalier Cholena." les accueillit Maître Fisto avec une expression plus lumineuse. "Voici une balise pour trouver le village rishii où l'Ancien vous attend pour les négociations. Je me charge d'ici..." Il regarda la mine d'un air sombre. "Ce ne sont pas des droïdes en face, mais des Géonosiens."

De par son statut de Jedi consulaire, il était rare que Moira s’approche autant du front. L’ombre néfaste de la guerre était encore plus forte dans ces contrées et faisait saigner son coeur. Plus vite ils mettraient un terme à ce conflit, moins ses victimes seraient nombreuses. « Peut-être des Géonosiens seront-ils plus raisonnables que des droïdes… » Il paraît que l’espoir fait vivre. « Que la Force soit avec toi. » Et que l'impatience des Rishii ne te cause pas trop de problèmes.

Même si son ton était désabusé, Kit Fisto gardait un air déterminé dans le regard : il essaierait de convaincre les Géonosiens. Même s'ils faisaient partie du coeur des Séparatistes. "Que la Force soit avec vous, Maître." Il lui sourit de toutes ses dents brillantes. "Avec toi aussi, Cholena. J'ai senti la vague de Force qui t'a atteint. Rappelle-toi tes leçons, Chevalier : écoute la Force mais ne te laisse pas perdre dans des visions au point de ne plus être dans l'instant présent." Cholena s'inclina en remerciement. "Je n'oublierai pas, Maître." Ils suivirent ensuite le clone qui allait les guider jusqu'au village dans les montagnes.

Laissant Kit Fisto à sa tâche ardue, Moira se mit en route vers le village. Elle restait à l’écoute de la Force pour tenter d’estimer l’ambiance actuelle chez les Rishii, mais les remous de la guerre baignaient la région, ce qui lui compliquait considérablement la tâche.

Ses plumes frissonnaient d'inconfort et le Chevalier dut appeler un degré supplémentaire de contrôle pour empêcher ses ailes de claquer d'émotions. Ajustant sa respiration en un rythme lent, Cholena rentra dans un état méditatif en mouvement afin de garder l'esprit clair malgré son hypersensibilité à cette Force chamboulée par la mort et la haine.

Mais la sensation diminua graduellement à mesure qu'ils grimpaient vers le village rishii. Ses plumes fredonnaient désormais du désir de s'envoler dans ces brises plus fraîches et moins alourdies par l'eau tropicale, en un appel qui devenait de plus en plus... familier.

Même si elle gardait un oeil sur le jeune Jedi qu’elle jugeait trop sensible pour l’amener si près d’un champ de bataille, la majorité de l’attention de Moira était tournée vers le village qui se rapprochait (ou plutôt dont elle et Cholena se rapprochaient). Malgré la tourmente de la guerre, elle ne décelait pas d'hostilité chez les Rishii, que ce soit dans les remous de la Force ou la posture des quelques individus qui venaient à leur rencontre.

Le village était constitué d'habitations rudimentaires, perchées dans les falaises escarpées, certaines aménagées dans des cavités naturelles avec une simple armature de bois et de feuillage. Leur arrivée ne passa pas inaperçue et une dizaine d'oisillons vinrent tournoyer autour d'eux avec curiosité. Cholena détacha son regard émerveillé des structures si simples et pourtant fonctionnelles (et si loin du béton mort de Coruscant) pour admirer l'immobilité soudaine des clones qui ne savait pas quoi faire d'une telle attention. "Enlevez le casque." conseilla le Chevalier dans un murmure amusé.

Les oisillons curieux rappelaient à Moira les initiés dont elle avait la charge, et elle accueillit leur curiosité avec un sourire chaleureux. Le sourire des clones était un peu plus maladroit, et Moira résolut de leur faire visiter la crèche pour 1. les habituer à la curiosité enfantine et 2. leur donner une mission plus agréable que les questions de vie ou de mort habituelles. Les premiers adultes arrivèrent ensuite à leur hauteur et Moira les salua d’une inclinaison de la tête. « Je suis Moira, voici le Chevalier Cholena, » elle présenta ensuite les clones qui les accompagnaient. « Nous sommes envoyés par la République pour vous aider. »

Un vieil oiseau s'approcha alors d'eux, le pas tremblant sur une canne solide et sculptée avec joie, et un air amical plissant son bec. "Bienvenue, étrangers de la République. Nous vous accueillons avec grande joie." les salua-t-il en s'inclinant profondément. "Les étrangers insectes volent l'énergie des pierres qui nous est nécessaire pour honorer les esprits de la Nature et passer l'hiver." Il se gratta les plumes en soufflant légèrement. "L'hiver s'en vient, et l'énergie des pierres est volée."

Cet accueil chaleureux était tellement différent de la méfiance des Nanitae ! Et pourtant, Moira comprenait sans mal le manque de confiance du nano-peuple à leur égard. Elle sourit en réponse aux mots de l'ancien : « Merci pour votre accueil. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour arrêter le vol de l'énergie des pierres et, si cela devait ne pas suffire, vous aider à passer l'hiver. »

Malgré la détresse de la situation, Cholena ne sentait aucun sentiment agité de la part du peuple qui les entourait. Ils étaient calmes dans la tempête, et heureux de voir une aide imprévue leur tendre la main. "Il n'y a pas d'émotions, il y a la paix, en effet." pensa le Chevalier en souriant doucement. "Que pouvons-nous faire pour l'instant ?" demanda-t-il au Vieux Chef. Celui-ci serra sa canne, les plumes un peu plus ébouriffées. "De jeunes fous sont allés attaquer les étrangers insectes. Je sens qu'il y aura beaucoup de douleur et de colère à leur retour."

Evidemment. Même si Moira comprenait la réaction des jeunes fous en question, leur expédition, inférieure technologiquement ainsi qu’en nombre, était vouée à l’échec. « Avez-vous une infirmerie ? Nous pouvons y apporter de l’équipement médical de notre vaisseau au cas où. » C’était peu, mais un début, et tout ce qu’ils pouvaient faire pour les jeunes belliqueux pour le moment.

Le Vieux Chef hocha la tête. "Nous y avons déjà pensé, mais l'infirmerie n'est pas encore finie de monter. Notre chamane supervise l'arrangement de locaux plus grands, au cas où de nombreux blessés nous reviendraient. Venez, c'est par ici." Il se détourna de sa démarche mesurée, et quelque chancelante, et les mena vers une des rares huttes disposées en plein pied au sol. Des toiles étaient tirées de part et d'autre et des Rishis s'affairaient à recouvrir le sol d'épaisses feuilles imperméables attachées par des cordes. Il y avait encore beaucoup de travail.