Nano. RolePlay

Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Totalement ouvert ! Venez donc, on a des cookies faits maison.  
- Type de RP : normal
- Tour de jeu : //
- Délai maximum d'attente de réponse : //
- Sauts de tours : //
- Autre : C'est l'histoire d'un d'une ornitothrope et d'oeufs. On remercie la CB et Vrankiel pour m'avoir soufflé l'idée.  8)

Quelque chose clochait. C'est ce que se dit Cayden en se réveillant ce matin-là. Déjà, il entendait d'autres oiseaux chanter avant lui alors qu'il se réveillait toujours le premier. Pas normal. Mais rien ne le choqua, tellement il était dans le coaltar - pas normal, ça aussi - jusqu'à ce qu'il aille se débarbouiller les plumes de la collerette devant une glace. Dis donc... pourquoi avaient-elles rétréci ? Pourquoi étaient-elles brunes, et non plus rouges ? Et ses ailes... Pourquoi étaient-elles devenues moins écarlates, plus ternes même ? Et... et... Diantre ! Pourquoi se retrouvait-il avec une... et bien, s'il ne s'en abusait pas, une poitrine. "Ok. Cholena, tu fais un drôle de rêve..." Mais il n'osa pas se pincer. Elle, plutôt. Elle devait s'y habituer, ou sinon, elle n'arriverait jamais au bout de ce rêve en restant bloqué...e sur la chose. Trouver un professeur l'aiderait sans doute. Un adulte comprendrait, réglerait la chose, et tout rentrerait dans l'ordre et... i... elle se réveillerait. Cay... non, Cholena (vu que ce prénom était originellement un nom féminin, autant l'utiliser dans cette situation) sortit donc de sa chambre en trombe, sans même refaire son nid, pour se précipiter chercher quelqu'un. Peine perdue ! Par contre, en passant dans la cuisine, elle croisa des œufs. Des ŒUFS. Et une envie irrésistible naquit en elle. Oh non, oh non... Oh si, ils avaient besoin d'être couvés. Non, du tout. Elle resta immobile à fixer la boîte d’œufs, indécise, bloquée dans ce rêve absurde (parce que, c'en était forcément un !... N'est-ce pas ?)

Le "une omelette" n'était pas la réponse à donner mais c'était pourtant la première qui lui vient en tête. Et parler de les enterrer dignement n'était peut-être pas non plus la bonne alternative devant les pleurs de la cardinal. "Mais attend, on n'sait rien encore ! R'chauffe-les un peu et quand ça s'ra bon, on les ramèn'ra dans not' chambre. Y'aura bien c'qu'il faut pour faire un p'tit nid à caser dans ton lit." Elle tenta même une patte griffue rassurante sur l'épaule emplumée.

Spoil:

"Uhm..." réfléchit la tamia en restant en équilibre sur sa branche. La bougeotte lui prenait même aussi loin du sol et Dyn se posa un peu mieux contre le tronc, les pattes dans le vide. "C'comme toi mais en bleu ?" OK, elle faisait des efforts pour mieux connaître les oiseaux mais fallait pas pousser non plus ! "Y mangent quoi ?"

"Ce n'est pas une mauvaise comparaison." admit Cholena avec un petit rire qui chassait sa dernière crise de larmes. "Les geais bleus ont aussi une huppe comme le cardinal rouge. Mais ils sont plus gros. Et omnivores, de vrais morfals. Ils mangeant tout ce qui leur tombe sous le bec : invertébrés, baies, graines et grains... voire les oeufs d'autres oiseaux." Elle grimaça à l'idée, mal à l'aise. "Mais nous, nous pourrons les nourrir d'arachides et de graines de tournesol, ils adorent ça !!"

"S'ils mangent comme toi, ç'va être facile d'les nourrir." Ça y est, elle se voyait déjà donner la bectée à des bébés oiseaux tout bleu avec Cholena qui veillait -littéralement- au grain. "J'avais ramener la couverture et l'reste du pique-nique. Toi t'restes là pour les t'nir au chaud !" Dyn se remit sur ses pattes et s'apprêta à bondir quand un détail l'arrêta. "Et l'z'autres œufs, t'en fais quoi ?"

Cholena rougit un peu, son esprit imaginant déjà la scène elle-aussi. "Ils mangent peu en comparaison de toi... mais tout le temps, ça ira ?" Elle étendait ses ailes quand la question de Dyn la prit au dépourvu. "On... on peut les... les enterrer ?" demanda-t-elle d'un ton chouinant, espérant que son amie ne prenne pas au rire sa proposition. D'autres l'auraient trouvé ridicule alors qu'elle parlait de nourriture ; elle n'arrivait pas à voir ces oeufs de cette façon.

Ses bébés ! Elle s'en pâmait presque à cette idée. En tout cas, elle en rougissait au point de faire pâlir ses quelques plumes rouges. Ses ailes s'enroulèrent amoureusement autour des œufs délicats et elle leur chantonna une berceuse que sa Maman lui chantait quand elle était petite.

Dyn remonta brusquement sur l'arbre où était nichée Cholena, les affaires du pique-nique accrochés à elle. Elle se hissa sur la bonne branche, encore un peu de terre sur les doigts. "C'tout bon ! Prête ?" lui tendit-elle la sacoche vide et matelassée.

Elle était tellement prise dans sa berceuse qu'elle sursauta et manqua de tomber au retour de Dyn. Ses ailes lui permirent de se stabiliser alors qu'elle rougissait d'embarras devant autant de maladresse. "Tu as fait vite... Euh... Prête à quoi ?" Cholena pencha la tête sur le côté en clignant des yeux de surprise.

"Ben, à rentrer avec les piou-pious" lui répondit Dyn comme s'il s'agissait d'une évidence. "On a fini d'manger et la journée est d'jà bien avancée. J'te les laisse avec l'sac et j'prends l'reste, c'plus sûr."

"Ah oui ! Nos pious-pious seront plus au chaud à l'intérieur. Et protégés des prédateurs." Elle avait automatiquement adopté le terme affectueux. Entortillant délicatement la couverture autour des œufs, Cholena en fit un baluchon et étendit ses ailes pour prendre son envol. L'angoisse la rattrapa devant l'Institut. Elle attendit que Dyn arrive à ses côtés pour murmurer d'un ton aigue. "Et si les profs ne veulent pas qu'on les garde ? Ils ne survivront pas tout seuls !" Il y avait des larmes menaçant aux coins de ses yeux.

Cholena lui rappelait vaguement sa propre mère quand elle avait été adoptée, à lui avouer qu'elle craignait de mal l'élever (et son frère, bien tranquille, qui lui la rassurait à sa manière). "Moh non" reprit Dylann en imitant le flegme de l'Oncle Ko. "Y s'ront plus p'tits qu'toi d'toutes façon et quand s'ront assez grands, y vol'ront d'leurs propres ailes. Et toi, s'ras une mama fière de voir tes p'tits débrouillards !" Puis ça pouvait se cacher facilement dans un dortoir d'adolescentes des oisillons ?

Les paroles de Dyn la rassurèrent et elle dédia à son amie un grand sourire joyeux, exempt de la peur qui l'avait saisie plus tôt. "Je vais les installer dans notre chambre." dit-elle au tamia avant de décoller pour atteindre leur fenêtre. Elle installa les oeufs dans son nid en réarrangeant les couvertures puis sortit l'ordinateur à grosses touches qu'elle utilisait pour rechercher "couveuse maison". Le temps que Dyn arrive, elle avait noté une liste d'éléments à trouver : une boîte en polystyrène, de la paille, un thermostat, un thermomètre, un mini-ventilateur, un plateau-grille, une plaque en verre et une vitre.

Pour une fois, la mutante ne rentra pas dans leur chambre comme une furie et prit grand soin de regarder où elle posait ses pattes (manquerait qu'un des piou-pious finisse en omelette). "Y sont où ?" voulu-t-elle savoir, sa queue n'était pas exemptée de quelques massacres maladroits. "D'jà sur l'ordi ? T'cherches où tr'ver d'barboteuses pour bébés geais ?"

Cholena sursauta à la question de Dyn car elle ne l'avait pas entendue revenir... elle qui faisait un tel boucan à chaque fois, son entrée douce l'avait surprise ! "Ils sont dans le nid." répondit-il en pointant sa mezzanine en ajoutant pour rassurer son amie : "Pas de risque de les écraser. Et ils sont au chaud." Elle se décala pour laisser de la place à Dyn devant l'ordinateur. "Je cherchais des tutos pour faire des couveuses. Avec les cours, je ne peux pas rester constamment en couvée, malgré l'instinct... Et puis, je suis bien plus lourde qu'une maman geai bleu. J'ai noté la liste de matériaux ici." Elle tendit un papier à son amie. "Je pense qu'il va falloir aller en ville acheter tout ça." L'idée la fit se recroqueviller mais elle gardait un regard déterminé : tout pour ses petits oisillons !!

En voyant la liste entre ses griffes, Dylann se dit qu'elles allaient mettre une journée complète à aller de magasins en magasins, surtout que certains devaient être bien spécifiques. "Ç'va êt' galère d'tout trimbaler en ville. Et on d'mandait d'l'aide à l'oncl'Ko ?" réalisa soudainement la tamia. "Y connait plein d'boutiques pour tout et n'imp'quoi ! J'suis sûre qu'il peut tr'ver pas mal d'trucs d'jà."

"Oh ! Ce serait une idée formidable, Dyn !" Rien que parce que l'Oncle Ko serait un merveilleux guide pour trouver toutes ces babioles, ce qui réduirait le temps passé dans des magasins anxiogènes, mais aussi car la présence d'un adulte pourrait éviter insultes et discrimination anti-mutants ; en tout cas, elle était toujours rassurante, même si "l'adulte" en question était l'Oncle Ko... "Mais ! Ça ira si je les laisse sans surveillance ?" s'inquiéta subitement l'oiselle en se tordant les griffes d'inquiétude.

Ah, oui... ça s'était à prévoir. "Ç'dépend. T'penses qu'sont encore pas trop formés pour rester seuls au chaud ? Manqu'rait plus qu's'éclosent quand t'es pas là." Aïe, pas le truc à dire sûrement pour une futur jeune maman oiseau. "Mais si t'veux, t'montres s'qu'il faut, j'prends en photo sur l'ordi... ou t'm'envois un mail avec l'liens Internet et j'vais avec l'Oncl' Ko ?.... Ça t'va mieux ?" essaya-t-elle en mode bouille attendrissante. Elle ne voulait pas que Cholena se fasse du mouron pour rien.

A l'idée que ses petites éclosent sans elle, dans le froid et la solitude, un grand frisson d'épouvante secoua Cholena qui s'accrocha à Dyn pour avoir un rocher dans la houle de ses émotions le temps qu'elle les maîtrisent. "Je vais rester avec eux." dit-elle doucement en levant des yeux implorants vers son amie. "Tu es sûre que ça ne te dérange pas d'y aller toute seule ?"

Une chance que Dylann ne craignait pas les câlins surprises et les éventuels coups de griffe, d'autant plus qu'elle commençait à avoir une certaine habitude des émotions en dents de scie de l'oiselle. "Moh non t'inquiète Cho ! J'juste que j'demande à l'Oncl'Ko s'il est dispo et dire à un prof qu'j'sors." Elle tenta son sourire le plus convainquant. "Mais pour ça, faut qu'tu m'lâches."

La demande la fit sauter en arrière en rougissant. "Désolée !" Elle-même se retrouvait parfois désemparée par ses élans émotifs. Elle préféra attraper un papier et un gros feutre pour écrire la liste des choses à récupérer qu'elle tendit à Dyn. "Voilà, il faudra tout ça. Et peut-être prévoir la nourriture aussi ? Ils écloront vite pour nous." Elle écrivit d'autres trucs et fourra le papier dans les mains de son amie. "Fais attention." La société n'était, après tout, jamais gentille avec des mutants comme elles.

Kozume avait été plus que ravi d'aider à instaler "les p'tits pious-pious", si tant que même après, il demandait à sa nièce tous les jours -voir même plusieurs fois dans une même journée- s'ils avaient éclos. Slam aussi avait fini par se prendre d'affection et se débrouillait pour trouver les meilleurs aliments pour les futurs nouveaux-nés, hors de question que les filles se contentent de granulés bas de gamme. "Non pas encore oncl'Ko" répondait Dylann au téléphone alors qu'elle essayait -pour une fois- de faire ses devoirs à l'avance. "T'doutes bien qu'Cho l'surveille."

Dire que Cholena surveillait les oeufs étaient un euphémisme. Elle les couvait littéralement, oubliant par moment de manger, et surtout de dormir, terrifiée de retrouver ses oeufs - ses petits ! - froids et morts. Même ses devoirs traînaient et elle était trop fatiguée pour s'en soucier. Elle ne cessait de ressasser l'après-éclosion : comment les garder au chaud, comment les nourrir, comment leur apprendre à voler, comment être une bonne maman... Heureusement qu'elle avait Dyn ! Et son Oncle et Madame Slam, qui aident bien ! Un craquement la surprit en plein ressassement. "DYYYN !!" piailla-t-elle d'un air excité. "Nos petits arrivent !"

"Ah ben il était temps !" s'exclama le tonton au bout du fil. "Garde-moi en haut-parleur Dyn, j'veux rien manquer !" La mutante trifouillait son appareil en l'esquintant un peu plus de ses griffes tout en accourant vers Cholena. "Qu'que j'dois faire ?? T'as b'soin d'aide ?" s'appliqua-t-elle alors que le téléphone rebondissait à côté d'elle avec un "hé doucement !" indigné.