Nano. RolePlay

Un "psssiiiiiiiii" répondit à la jeune femme, suivit d'un bruit de métal clinquant. L'elfe retira du baril d'eau la pièce refroidie et observa attentivement son travail avant de daigner ouvrir. Le gond dans l'âtre, il clopina vaillamment jusqu'à la porte, habillé mais couvert de suie. "Ah, ma belle !" lui ouvrit-il avec un sourire à mi-chemin entre la moquerie et un soupçon de gentillesse. "J'pensais pas vous revoir de sitôt. La proposition en premier, le mage ensuite. Du thé ?"

Volontier ! répondit le mage "ensuite" à qui on n'avait pas fait de proposition. Il dépassa la belle Elaine (soi-disant -- chacun ses (mauvais) goûts clairement) et entra dans la forge bien dégueulasse du fameux elfe noir. Le chien malade à l'extérieur n'avait pas encore piqué sa curiosité. Mais les forges... Ha ! Ca cache des pierres précieuses, non ? Même si je vois pas quel genre de thé un forgeron pourrait bien proposer.

"Ouais, il vous connait" fit Stej aussi surpris qu'elle. "J'ai jamais dit votre nom et j'le savais même pas en entier. Y s'appelle Viholvärakuuna, un Chante-Mage expérimenté." Il se tourna un peu pour voir ce que fabriquait l'autre énergumène (tout en se fichant particulièrement de son thé) avant de revenir sur Élaine et le dragon. "Sa magie est la même que j'utilise pour forger."

Alors que tout le monde semble intéressé par l'un l'autre, Navi n'a qu'un seul point d'intérêt : le thé. Quelqu'un doit s'en occuper alors que ça part en vrac de l'autre côté. Ils se connaissent, ils se connaissent pas. Qu'est-ce qu'on s'en fout ? Il y a des priorités dans la vie. Un bon thé en est clairement une.

« Navrée, mais je ne me souviens plus de vous Viholvärakuuna, je crois vos dires mais je n'en ai aucun souvenir. » Nous ne sommes pas ici pour des retrouvailles ou je ne sais quoi d'autre, nous sommes ici pour une quête, je me retourne vers Navi et Stej « Je vois que vous vous êtes également procuré un mage, félicitation, en tout cas je vous présente le mien : Navi, il est alchimiste en plus d'être un mage doué. » dis-je en m'asseyant sur un tabouret.

Ils commençaient à le gaver avec ce thé... enfin si d'autre (il jeta un regard à Navi) était disposé à s'en charger, ça l'arrangeait. "Alchimiste hein...? J'ai l'impression d'avoir déjà rencontré un alchimiste mais que ça c'est mal terminé." Comme à peu près tous les gens qu'il avait pu rencontrer maintenant qu'il y pensait...

Certainement pas moi, dit Navi avec nonchalance. Un mage comme lui, on s'en serait rappelé, sûr et certain. Il prit une petite cuillère pour goûter la concoction comme un vrai dégustateur, puis lâcha un petit soupire mitigé. Bon, ça ferait l'affaire. On peut pas faire mieux dans un endroit comme celui-ci. Il leva enfin les yeux pour regarder le chien-pas-malade-en-fait. Tu voulais du thé, Vi-truc-machin ?

La petite dispute qui commence à se lancer entre les deux mages me fait soupirer. Après m'être servi une tasse de thé je me tourne alors vers Stej : « Finalement Navi n'est pas si mal que ça comme compagnon de route. Je préfère un mage excentrique à un puissant dragon susceptible... » lui annoncé-je entre deux gorgées de thé bouillant.

Donc la demoiselle pensait qu'il allait se contenter de quelques bouquins ? Qu'elle était mignonne... "Quelle mission ? A la base, nos deux "amis" magiciens ici présents devaient uniquement étudier la Pierre d’Étoile." Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans cette histoire.

Hm ? Pierre d'Étoile ? Connait pas. Je suis là pour ses bras, moi. dit-il en pointant Élaine. Bon, en vérité il était aussi venu parce que l'idée de partir en quête lui avait donné la soif d'aventure. Il y avait tant de choses à découvrir ; de nouveaux lieux, de nouveaux gens, de nouvels ingrédients... Ah, à moins que ce Pierre soit ce fameux sorcier "disparu depuis plus de 5 ans" que tu voulais retrouver, Élaine ?

Statique et pratiquement immobile, si on exceptait sa langue sifflant par moments, Viholvärakuuna attendait au milieu de sa vapeur de laquelle sa rougeoyante carapace miroitait, et encore plus l'éclat enflammé de ses yeux où l'onyx n'était pas revenu ; il fixait Navi sans ciller. Le thé et la conversation étaient oubliés. La fournaise ne se calmait, pas plus que le gémissement du vent. Il attendait.