Nano. RolePlay

Un petit sanglot se coinça à présent de la gorge de Klavdi. Le petit bonhomme sauta de sa chaise pour enserrer Sveta dans une forte étreinte, sous l’œil compatissant de ses parents. "Moi aussi ze veux apprendre à chanter ! En français ou en russe, ze veux tout apprendre ce que tu veux."

Sveta ne pouvait plus retenir ses larmes alors qu'un petit garçon qu'elle appréciait déjà beaucoup la serrait dans ses bras en sanglot, elle suivit l'émotion du jeune brun aux yeux de ciel d'hiver. François et Pavla se regardèrent, le coeur déchiré par le spectacle. Il murmura à l'oreille de sa femme « Il va falloir que nous partions le ramener à son père... »

La mère avait ramené des syrniki en guise de dessert avec quelques myrtilles pour accompagner. Les pleurs de Klavdi s'était calmés alors qu'il grignotait sa crêpe au fromage, toujours calé contre sa sauveuse. Il s'en était voulu pour cette petite crise passagère mais c'était plus fort que lui, il n'avait pas pu retenir le flot d'émotions qui l'avait submergé. Les yeux encore rouges, il regardait sans le voir François qui ramenait ses vêtements un peu plus secs.

Cette fois, le petit était dans une pièce à part, hors de vue de ces dames. "Je pourrais rev'nir Monsieur François ?" L'homme lui sourit et chercha à ne pas lui mentir. "Oui tu pourras, le temps qu'on sera encore ici." La réponse suffit à lui rendre le sourire, le temps d'être de nouveau présentable et de revenir mettre ses chaussures dans l'entrée.

"Rozanov" précisa Kalvdi quand le cocher se renseigna. "C'est sur la place avec la statue du monsieur à cheval. Pas tout à fait là mais je peux retrouver après." Il essaya de se tenir correctement dans le calèche mais c'était tellement nouveau qu'il a du mal.

« La place des Décembristes ? Allons-y alors ! » Fit alors le cocher en faisant claquer les rênes et la voiture.

* * *

Quelques 10aines de minutes plus tard ils arrivèrent enfin sur la place des Décembristes, non loin de la statue, le cabinet était à portée de vue. Le soleil nouvellement revenu faisait refléter ses rayons sur le sol humide, donnant une impression de rainures de lumière entre les pavés de la place. François paya le cocher et aida les enfants à descendre.

François sourit : « Ma fille l'a retrouvé perdu pendant la tempête et l'a ramené à la maison, à l'abri. Il a mangé avec nous ne vous en faites pas docteur. » Sveta, l'épaule sous la main de son père regardait à tour de rôle Klavdi et son père et malgré la tristesse qui était resté sur son visage, elle souriait.

Ne voulant pas lâcher tout de suite son fils, il plaça le petit sur sa hanche et tendit sa main libre à François. "Docteur Iakov Rozanov, enchanté. Je... je n'ai pas les mots pour vous témoigner ma gratitude."

« François Vuiet, et voici ma fille, Svetlana. C'est elle qu'il faut remercier. » Dit le père en serrant la main du Dr.Rozanov « Navré de ne pas l'avoir ramener plus tôt mais je ne voulais pas risquer de sortir avec cette tempête. »

« Oh ça ira ne vous en faites pas, néanmoins je crois que les enfants avaient tous les deux une demande à vous faire, voyez vous ils ont tout de même passé la matinée ensemble, et vous connaissez les enfants... » Annonça François avant de laisser Sveta s'avancer timidement vers Klavdi et son père. Elle leva la tête vers l'adulte. « Je voulais savoir si Kladi pourra revenir à la maison ? »

Connaissant la naïveté de son fils, le médecin eut un bref moment d'inquiétude. "Chez vous ? Et bien..." hésita-t-il avant de se faire couper. "Sveta m'apprend à chanter Papa ! La même chanson que Mama mais en français." Au moins il avait sa réponse concernant Monsieur Vuiet. "Très bien, tu pourras aller là voir -si son papa est d'accord- et hors de question que tu partes de la maison sans être accompagné." Il avait eu assez peur pour cette-fois là.

« Ouiii ! Merci monsieur !! Merci beaucoup ! » remercia Sveta en faisant un câlin au père de Klavdi. François rit doucement, amusé de la situation. « Si vous êtes trop occupé je peux venir chercher Kladi chez vous quand ils veulent se voir, mon travail me permet quelque modelage d'emploi du temps. » proposa-t-il au médecin russe.

« Entendu. » répondit-il « Oh je suis architecte, donc j'ai un délais pour rendre mes projets mais pas d'horaire de travail fixes. Prendre une petite heure pour passer chercher votre fils ne me pose donc aucun soucis. »